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Quand je compare des CV, ce n’est pas la liste des techniques maitrisées ou le nombre de publications qui compte. Ce sont les activités qui contribuent à forger la personnalité et participent au développement de compétences transversales qui seront déterminantes.

BousquetLes autres parcours...
- d’une consultante en développement territoriale
- d'un brasseur de bières
- d'une directrice scientifique d'un conseil de gestion
- d'un chercheur industriel
- d'une spécialiste de programmes sénior
- d'une chargée en développement LiDAR
- d'un coordonnateur de développement de services  
- d'une coordonnatrice de commission au sein d'un organisme-conseil
- d'un producteur de métaux de haute technologie
- d'un scientifique de données
- d'un chercheur dans un OBNL

 

 

Racontez-nous votre parcours, de vos études supérieures à votre occupation actuelle?

Faisons débuter mon parcours à la fin du cégep où je décide de prendre une pause des études pendant deux ans. Je travaille alors dans le domaine de la restauration comme serveur et barman. Lorsque j’entame mon baccalauréat en biochimie, je conserve cet emploi à temps partiel, et j’y dédirai presque toutes mes fins de semaine tout au long de ma maîtrise et de mon doctorat. En classe ou au laboratoire en semaine, et au restaurant les fins de semaine.

C'était un rythme de vie effréné, mais cela me permettait de décrocher complètement de mes études. De plus, cette expérience d’une dizaine d’années m’a beaucoup aidé à améliorer des compétences s’appliquant à la vie professionnelle comme à la vie tout court : communication, multitâche, diplomatie, gestion, vente (ou persuasion), etc.

Tout juste avant la fin de mon doctorat, j’ai décroché à l’université un poste temporaire de conseiller en radioprotection, suivi d’un contrat similaire en biosécurité. Puis, j’ai été en recherche d’emploi pendant quelques mois, postulant sur des postes divers, dont plusieurs ne m’intéressaient pas vraiment. C’est alors que Mitacs a affiché un poste temporaire de spécialiste en développement des affaires à Sherbrooke, à la fin de 2012. C’était un poste fait sur mesure pour moi. On cherchait l’équivalent d’un représentant des ventes qui aurait comme fonction de soutenir les équipes de recherche et de proposer du financement pour des projets réalisés en collaboration avec des entreprises et des organismes. Ce poste permettait de mettre à contribution mes talents de vendeur tout en demeurant dans le monde de la recherche. J’y ferai mes preuves, et l’année suivante, je serai promu directeur au développement des affaires. En janvier 2016, le poste de chef d’équipe Québec et Canada Atlantique s’est ouvert et depuis, avec une équipe de 14 personnes, je supervise nos efforts de développement dans l’est du Canada .  

Parlez-nous de votre passage d’une formation en recherche à une profession en dehors du milieu universitaire?

La transition s’est donc opérée graduellement. Dès ma première expérience professionnelle en radioprotection, même si à l’université, je ne faisais plus de recherche. J’ai alors été initié au travail d’équipe et à la réalité d’un emploi professionnel. Chez Mitacs, j’ai mis à profit mes premières expériences, mes études tout comme mes années en restauration. Aujourd’hui, je demeure très impliqué avec les chercheurs universitaires, tout en étant désormais très proche de la réalité des entreprises. L’année dernière seulement, j’ai touché plus de 80 projets de recherche Mitacs Accélération et Élévation, totalisant près de 6 M$ en subvention. C’est très gratifiant de savoir que je fais une différence pour beaucoup de professeurs, d’étudiants et d’organisations. Le principal enjeu à la fin de mon Ph.D. a été la recherche d’emploi et de faire valoir comment une formation doctorale peut se traduire en bénéfices pour un employeur.

Quelles compétences acquises lors de votre formation sont mises à profit dans votre occupation actuelle et lesquelles vous ont manqué?

Comme tout doctorant, j’ai eu à développer mon sens critique, mes aptitudes en communication et mes capacités de raisonnement, mais je me suis senti assez peu préparé en termes de translation des compétences acquises. Plusieurs universités offrent d’ailleurs maintenant des microprogrammes ou des ateliers de perfectionnement professionnel. Dans mon cas, c’est mon expérience en service et restauration qui m’a beaucoup aidé à décrocher mon emploi et à y connaitre du succès.

Quels conseils donneriez-vous à des étudiants chercheurs pour les préparer à de multiples parcours?

Mon premier conseil aux étudiants chercheurs est de multiplier les activités et les expériences extracurriculaires. Étant aujourd’hui responsable de l'embauche de titulaires de doctorat fraîchement diplômés, je regarde beaucoup ce que les candidats ont fait à l’extérieur de leurs études. Quand je compare des CV, ce n’est pas la liste des techniques maitrisées ou le nombre de publications qui prime, ce sont les activités qui contribuent à forger la personnalité et participent au développement de compétences transversales qui seront déterminantes. Mon second conseil est de commencer à s’intéresser aux opportunités d’emploi assez tôt dans les études. Je vois trop d’étudiants opter pour le stage postdoctoral à défaut d’y avoir pensé assez tôt, et ce n’est, à mon avis, pas très constructif. Je suggère également de songer à faire des stages pendant les études, avec ou sans l’aide de Mitacs, pour parfaire la formation et garnir le CV.

Comme tout doctorant, j’ai eu à développer mon sens critique, mes aptitudes en communication et mes capacités de raisonnement, mais je me suis senti assez peu préparé en termes de translation des compétences acquises. Plusieurs universités offrent d’ailleurs maintenant des microprogrammes ou des ateliers de perfectionnement professionnel. Dans mon cas, c’est mon expérience en service et restauration qui m’a beaucoup aidé à décrocher mon emploi et à y connaitre du succès.


  • Simon Bousquet
    Mitacs

    Simon Bousquet est titulaire d’un doctorat en pharmacologie de l’Université de Sherbrooke. À la fin de 2012, il s’est joint à l’équipe de Mitacs comme représentant en Estrie, et il est depuis devenu chef d’équipe du développement des affaires pour le Québec et le Canada Atlantique. Il aide à bâtir des collaborations de recherche entre les universités et les organisations.

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