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Mariama Diallo, Journaliste
Conserver l’apparence d’une corniche en bois sans finition opaque, ni entretien annuel? Bientôt possible grâce aux recherches d’une doctorante.

  • 84e Congrès de l'Acfas - 2016
  • Colloque 205 - La construction biosourcée : contexte, matériaux et systèmes
  • Communication : Protection de nouvelle génération contre les UV

Conserver l’apparence d’une corniche en bois sans finition opaque, ni entretien annuel? Bientôt possible grâce aux recherches d’une doctorante en sciences du bois à l’Université Laval. Caroline Quéant développe des finitions transparentes plus résistantes aux ultraviolets, première source de détérioration du bois extérieur. Un revêtement extérieur avec des finitions pâles ou transparentes, c’est beau mais fragile : « Les finitions transparentes laissent facilement passer les rayons lumineux. Elles résistent rarement plus de trois ans », commente la chercheuse. Sans une protection efficace contre les ultraviolets, le bois perd sa couleur et son éclat. Il craquèle et devient vulnérable aux intempéries. Les finitions opaques sont plus résistantes, mais « les gens aiment voir le grain du bois. C’est de plus en plus populaire », souligne-telle. Les finitions existantes offrent déjà une protection contre les rayons UV. Elles contiennent des molécules appelées « absorbeurs d’UV », qui absorbent les rayons ultraviolets et les rejettent dans l’environnement sous forme de chaleur. Mais les absorbeurs sont eux même sensibles à lumière, d’où la détérioration rapide des finitions pâles et transparentes. Pour augmenter la durée de vie des absorbeurs, Caroline Quéant a imaginé une capsule protectrice: « C’est un peu comme pour les médicaments. La capsule protège le principe actif contre les agressions extérieures ». 

«C’est un peu comme pour les médicaments. La capsule protège le principe actif contre les agressions extérieures».

La chercheuse emprisonne les molécules absorbantes dans des microsphères de polymère. Elle déshydrate ensuite le tout pour obtenir une poudre qu’elle ajoute à la résine de finition appliquée sur le bois.  « Les absorbeurs d’UV sont spontanément libérés dans le bois grâce aux pores des microsphères », Caroline Quéant.Ces « réservoirs d’absorbeurs UV » diffusent les molécules en continu tout en les protégeant des rayons lumineux : « la protection anti-UV en devient plus efficace et durable puisque les absorbeurs sont  protégés jusqu’à leur libération », Caroline Quéant.  Les microcapsules sont encore à l’essai, mais les premiers résultats sont positifs. Leur efficacité est testée en chambre de vieillissement accéléré. Différentes formulations sont soumises à des rayons UV, à une température élevée et à différents cycles d’humidité  pendant au moins 1000 heures. Des observations au microscope électronique et un suivi colorimétrique (analyse de la couleur) déterminent ensuite l’efficacité relative des formules. Cette nouvelle technologie inspirée de l’industrie pharmaceutique permettrait de conserver une finition transparente au moins cinq ans, estime Caroline Quéant. La production industrielle serait toutefois plus coûteuse : « L’encapsulation est une étape supplémentaire dans la chaîne de production. Mais les frais d’entretien seraient diminués ». C’est donc un investissement intéressant pour l’industrie du revêtement extérieur, le bois étant le matériau le plus utilisé au Québec après le vinyle.  La chercheuse espère aller encore plus loin avec ses capsules. Elle veut développer une enveloppe qui s’adapte à l’intensité des rayonnements ultraviolets grâce au changement de conformation de certaines molécules. Cette propriété pourrait optimiser la technologie selon Caroline Quéant : « Plus l’intensité des rayons UV sera élevée, plus les absorbeurs UV seront relâchés, et vice versa ».


  • Mariama Diallo
    Journaliste

    Mariama Diallo est à la fois finissante en journalisme à l’Université de Montréal et étudiante en technique d’analyse biomédicale au Collège Dawson. Après un baccalauréat en biochimie et médecine moléculaire de l’Université de Montréal, elle obtient un certificat en communication appliquée et s’oriente vers le journalisme. Elle réalise des reportages indépendants avec une collègue journaliste pour leur propre chaine YouTube, MWNews, et se prépare à lancer son blogue. Curieuse de nature et passionnée de science et de journalisme, Mariama aime partager ses trouvailles avec le public.

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