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Claude Kaufmann, CRCHUM, Hôpital Notre-Dame
Le muscle principal du plancher pelvien est ici présenté en couleur. La position du muscle au repos (rose) et la position lors d'un effort de contraction musculaire (bleu) se superposent. On voit qu'un effort de contraction permet d'élever la position du muscle.

L'histoire

Les organes situés au bas de l’abdomen reposent sur le plancher… pelvien. La vessie, le rectum et, selon le sexe, l'utérus ou la prostate, sont supportés par ce groupe de muscles, de ligaments et de tissus. Et de la bonne santé de cette musculature, aussi appelée périnée, dépend le bon fonctionnement de ces organes.

Les dysfonctions du périnée apparaissent, règle générale, avec le vieillissement, et constituent un problème de santé fréquent chez les femmes âgées. Environ 50 % de celles qui ont donné naissance présentent alors des symptômes de faiblesse du plancher pelvien. Parmi elles, environ de 10 à 20 % nécessitent des soins médicaux. Dans certains cas, l'incontinence ou les manifestations de descente du plancher pelvien peuvent bénéficier d'une chirurgie. Par contre, seule une minorité de femmes sont opérées, car pour l'être, il faut une cause « mécanique » repérable. Sinon, on fait appel à la physiothérapie pour l’entraînement du plancher pelvien, à la médication, etc. Le défi consiste donc à identifier les femmes susceptibles de bénéficier d'une intervention.

Une approche consiste à évaluer l'anatomie et le déplacement des muscles supportant les organes pelviens. Anatomiquement, le « plancher » est constitué d'un muscle principal, le levator ani (releveur de l'anus), divisé en cinq parties. Chez les femmes, ce muscle supporte les organes de trois compartiments : le compartiment antérieur, constitué de la vessie et de l'urètre; le compartiment moyen, constitué de l'utérus et du vagin; et le compartiment postérieur, constitué du rectum et de l'anus.

La recherche

Traditionellement, l'imagerie des organes pelviens se faisait par fluoroscopie, une technique utilisant des rayons X pour produire des images en temps réel. Or depuis l'apparition de techniques d'imagerie par résonance magnétique (IRM) rapides, il est possible d'évaluer la position des muscles et des organes pelviens lors de différentes manœuvres telles que la contraction ou la relaxation musculaire. Un avantage important de l'IRM est que la patiente n’est pas soumise aux radiations.

Dans nos travaux, nous évaluons le plancher pelvien au repos et à l'effort, et nous comparons la position du muscle chez des femmes en bonne santé et des patientes présentant de l'incontinence urinaire. L'objectif est de déterminer si la position et la mobilité des muscles du plancher pelvien permettent d'identifier les patientes qui présentent de l'incontinence et celles qui sont susceptibles de répondre aux différents traitements  visant à l'enrayer.

L'utilisation

Sur des images d'IRM, nous avons délimité la position des muscles du plancher pelvien. Ce procédé, appelé segmentation, permet de construire des modèles tridimensionnels d'organes. Nous avons répété cette démarche au repos et lors de la contraction musculaire, chez plusieurs patientes.

L'image

Cette image illustre les structures osseuses du bassin, les deux fémurs (les os de la cuisse), le bas de la colonne vertébrale et une partie du gril costal (les côtes).

Le muscle releveur de l'anus est présenté en couleur. Nous avons ici superposé la position du muscle au repos (rose) et la position lors d'un effort de contraction musculaire (bleu). On voit qu'un effort de contraction permet d'élever la position du muscle, ce qui est la réponse attendue. Vous pouvez tenter cet exercice dans le confort de votre chaise.

D'un point de vue de chercheur, de telles images sont précieuses, car elles permettent de visualiser, presque en temps réel, par un procédé de traitement de l'image et de modélisation 3D, la position des muscles du plancher pelvien en faisant usage d’une technique d'imagerie sécuritaire et sans effets secondaires pour cette région du corps. On peut ainsi obtenir une information pertinente sans faire appel à la chirurgie, et on peut prendre des images avant et après un traitement.

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  • 2. Hetzer FH. Radiology. 2006;240(2):449-57.
  • 3. Roos, Radiographics 2002
  • 4. Madill S. Neurourology and Urodynamics. 2011.
  • 5. Bertschinger KM. Radiology 2002;223:501-508.
  • 6. Comiter, Urology 1999; 54:454-457

  • Claude Kaufmann
    CRCHUM, Hôpital Notre-Dame

    Équipe de recherche : Dr Claude Kauffmann, chercheur, CRCHUM, Hôpital Notre-Dame; Dr An Tang, radiologue, Hôpital St-Luc, CHUM; Dre Chantale Dumoulin, professeure agrégée à l’École de réadaptation de la Faculté de médecine de l’Université de Montréal

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