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Charlotte Biron, Stagiaire en journalisme scientifique
Une trentaine d’étudiants ont rivalisé d’adresse au 80e Congrès de l’Acfas pour leur soutenance... en 180 secondes!

7 mai 2012, 80e Congrès de l'Acfas – Les règles du jeu sont strictes. Trois minutes ou moins pour présenter un sujet de maîtrise ou de doctorat. À 30 secondes de la fin, Julie Dirwimmer, une des organisatrices, agite un drapeau dans la deuxième rangée. Un énorme cadran est aussi placé devant les chercheurs. Ces participants ont droit à une seule diapositive et « ne peuvent faire intervenir aucune force maléfique », résume l’animateur du concours Votre soutenance en 180 secondes, Pierre Chastenay.

La tension était palpable dans la salle 517, cœur du 80e Congrès de l’Acfas. Les chercheurs devaient faire une présentation compréhensible, claire et éloquente, de manière engagée et engageante.

Malgré quelques trous de mémoire, la compétition est forte. En moins de deux heures, la salle découvre des sujets comme l’impact du retour au travail après un congé de maternité sur le stress psychologique des mères, le vaccin pour soigner le sida ou le blé panifiable.

Les champions

Viviane Lalande aime le magnétisme animal, annonce l’animateur Pierre Chastenay, en présentant une concurrente de Polytechnique. « Savez-vous que notre corps contient 22 fois la distance Montréal-Vancouver en longueur de vaisseaux sanguins? » Pour circuler à travers ces vaisseaux, poursuit l’étudiante en ingénierie biomédicale, on utilise des cathéters. Capable d’analogies particulièrement éloquentes, Viviane Lalande illustre le problème du cathéter tortillé ou coincé dans un vaisseau sanguin par le souci du cordon de coton ouaté, toujours bloqué quelque part dans la gaine de pantalon.

Pour résoudre cet obstacle, elle a donc créé une technologie utilisant une bille magnétique pour guider le cathéter à travers le réseau sanguin. Se déplaçant selon la force magnétique induite, la technologie développée gagne énormément en précision. L’outil médical pourrait aider à soigner le cancer en localisant plus précisément les zones à traiter. En plus du cancer, Viviane Lalande promet qu’elle règlera aussi nos problèmes de cordons de coton ouaté...

Claires, concises, drôles et pertinentes, les 180 secondes de Vivivane Lalande se sont méritées le premier prix de la grande finale de Votre soutenance en 180 secondes. Elle condense ainsi, comme tous les participants du concours, plus d’une centaine de pages de résultats de recherches en quelques phrases bien serrées.

Deux étudiants en biologie de l’UQAM, Morgan Dutilleul, au doctorat, et Marie-Christine Bellemare, à la maîtrise, ont respectivement remporté le deuxième prix et le prix du public. Le premier travaille sur les contrecoups d’une évolution rapide en prenant des petits vers comme sujets alors que la seconde s’intéresse aux ménés dans nos cours d’eau québécois.  

Une première dans le monde francophone

Votre soutenance en 180 secondes à l’Acfas est la première version québécoise du concours 3 Minutes Thesisné à l’Université de Queensland en Australie en 2008. Ce type de compétition est déjà bien connu dans le monde anglophone. « Concordia a mis de l’avant le développement du programme notamment par la traduction du projet pour tout le réseau universitaire de l’Acfas à l’occasion de cette première francophone, note Laurie-Lamoureux Scholes, directrice de l’équipe des Compétences universitaires et professionnelles (Gradpro Skills) à Concordia. L’automne dernier, nous avons tenu un évènement similaire, et le Doyen Graham Carr a suggéré que l’on organise Votre soutenance en 180 secondes au congrès de l’Acfas ».

Ce sont 31 étudiants en provenance de 16 universités qui ont été sélectionnés pour participer à la « grande finale » cette année. Ils ont été choisis dans le cadre d'un pré-concours à l’intérieur de chaque université. Le concours n’est pas encore très connu dans les universités québécoises. Laurie-Lamoureux Scholes précise toutefois qu’elle souhaite que le projet prenne de l’expansion.

Pour voir des extraits de cet évènement, regardez la vidéo de Jean-Hugues Roy « 180 secondes d’extase »


  • Charlotte Biron
    Stagiaire en journalisme scientifique

    Actuellement étudiante de baccalauréat en littératures de langue française, Charlotte Biron a écrit pendant trois ans au Quartier Libre. Elle a complété un stage à l’étranger avec Radio-Canada à Moscou, une expérience marquante, puis a débuté en vulgarisation scientifique dans Forum, le journal institutionnel de l’Université de Montréal, en 2012. L’Acfas est une occasion en or de continuer d’écrire sur la science et de l’intéresser aux projets de chercheurs fascinants.Photographie, Mariève VautrinAprès avoir complété un baccalauréat en journalisme et un certificat en création littéraire, Mariève décide d’entreprendre des études de deuxième cycle en sociologie à l’Université de Montréal. Passionnée par les expériences issues du travail de terrain, elle s’intéresse particulièrement aux inégalités sociales, à l’exclusion et aux rapports de pouvoir entre les êtres. Aussi perçoit-elle le journalisme comme une profession riche de rencontres et de découvertes, profession lui permettant de mettre de l’avant tant sa curiosité que sa créativité.

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