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Roger Lecomte - Prix Acfas - 2009
Prix Acfas J.-Armand-Bombardier

Roger Lecomte

UdeS - Université de Sherbrooke

Lauréat du Prix Lionel-Boulet 2013, le Prix du Québec en recherche et développement en milieu industriel

Il n’est pas si fréquent qu’un chercheur mène une innovation technologique de l’idée à la commercialisation, en démontrant et exploitant lui-même le potentiel de cette technologie. Ramant à contre-courant des idées reçues, ce chercheur a mis au point un scanner à Tomographie d’Émission par Positrons (TEP) permettant d’obtenir des images de qualité et de résolution suffisante pour étudier la biochimie et la physiologie in vivo chez les petits animaux de laboratoire. Aujourd’hui, cette technologie est utilisée en recherche biomédicale et préclinique, mais pourrait se retrouver bientôt en clinique pour le diagnostic et le suivi de plusieurs pathologies, par exemple pour évaluer le bon fonctionnement de nos cœurs ou pour détecter plus précocement un cancer.

Dès 1981, le professeur Roger Lecomte a l’idée d’exploiter les plus récents développements technologiques en détection des radiations pour construire des appareils d’imagerie médicale plus performants et de plus haute précision. Pour y arriver, il surmonte un obstacle auquel se butaient les chercheurs depuis l’invention des diodes semi-conductrices dans les années 1960. Audacieux, il fera usage de photodiodes à avalanche, une technologie entièrement québécoise inventée par le Dr Robert J. McIntyre et développée par RCA inc. (maintenant PerkinElmer Optoélectronique, Vaudreuil, QC). Grâce à ses travaux, cette nouvelle technologie de détection est en voie de remplacer les tubes photomultiplicateurs, encore utilisés universellement dans les applications en imagerie médicale, en particulier en tomographie d’émission par positrons (TEP).

C’est souvent en allant à contre-courant des idées reçues et en poursuivant ses travaux en marge des thèmes en vogue qu’il y est arrivé. Lorsque, au début des années 1990, il s’attèle au projet de démontrer la faisabilité de l’imagerie TEP à l’aide de la technologie des détecteurs à photodiodes en construisant un scanner dédié aux études sur les petits animaux, le milieu sourcille. La modalité TEP est alors considérée comme une curiosité de laboratoire, et la résolution spatiale est très limitée, nettement insuffisante pour imager des rats ou des souris. Pourtant, il va de l’avant et construit un prototype, qui à terme offrira la meilleure résolution jamais obtenue en TEP. À partir de ce moment, il attire l’attention de la communauté scientifique avec ses nombreux travaux démontrant la pertinence de l’imagerie TEP sur modèle animal pour la recherche biomédicale.

Il réagit avec le même entêtement devant la fermeture des manufacturiers médicaux, lesquels jugent cette technologie trop risquée et le marché trop restreint pour être viable commercialement. Il fonde lui-même, en 2002, avec Jules Cadorette et David Lapointe, deux collègues ex-étudiants dans son équipe, la compagnie Avancement Moléculaire en Imagerie (AMI) inc., et avec la précieuse collaboration du professeur Réjean Fontaine de l’Université de Sherbrooke, lance en 2005 le premier scanner TEP commercial à base de photodiodes avec traitement entièrement numérique de l’information. Ces scanners TEP, maintenant fabriqués par la compagnie Gamma Medica qui a des divisions à Sherbrooke, London (ON), Northridge (CA) et Oslo (Norvège), et qui sont commercialisés mondialement par la compagnie GE Healthcare depuis 2008, sont présentement considérés comme les meilleurs appareils.