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Les professeurs du collégial intègrent depuis déjà quelques années les nouvelles technologies (TIC) à leur enseignement, mais sont-ils les mieux placés pour en dicter l’usage?
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Les professeurs du collégial intègrent depuis déjà quelques années les nouvelles technologies (TIC) à leur enseignement, mais sont-ils les mieux placés pour en dicter l’usage? Des chercheuses du réseau de recherche Adaptech ont sondé ce qu’il en était, directement auprès des principaux intéressés, les étudiants. L’enquête révèle une certaine discordance entre désirs et réalité…

« On voulait savoir ce que les étudiants du collégial attendent des TIC », énonce au bout du fil Catherine Fichten, professeure au Collège Dawson et codirectrice d'Adaptech. Un sondage a donc été réalisé auprès de 311 étudiants, 150 du Collège Dawson et 161 du Cégep André Laurendeau.

Il en résulte que l’appréciation de l’usage des TIC dans le cadre des cours fait consensus, cumulant 96% de réponses favorables chez les étudiants. Il faut par contre nuancer ce regard positif : certaines façons de les employer ne font pas l’unanimité.

Entre désirs et pratique

Les résultats du sondage démontrent une forte appréciation d’outils tels les conférences en ligne, les simulations virtuelles et les logiciels linguistiques. Pourtant, ces derniers sont utilisés par moins du deux tiers des enseignants.

La plus grande inadéquation entre désirs étudiants et usage avéré des TIC concerne les outils technologiques personnels : tablettes, téléphones cellulaires et ordinateurs portables. Quelques 92 % ne demandent qu’à faire aller leurs pouces sur les propres appareils, alors que seule la moitié des professeurs le permettent. 

Toutefois, les pratiques valorisées par les étudiants ne leur sont pas nécessairement bénéfiques. Plusieurs raisons expliquent la réticence des professeurs à l’idée de laisser les étudiants utiliser leurs appareils. « Ils n’utilisent pas les technologies pour les bonnes raisons. Le flânage sur Facebook et la perturbation en classe de leur voisinage, sont parmi les raisons les plus fréquemment énoncées par les enseignants », explique Mary Jorgensen chercheuse associée à Adaptech.

Enseigner aux enseignants

Les connaissances techniques limitées de certains professeurs en matière d’usage des TIC ont fait l’objet de plusieurs commentaires négatifs de la part des étudiants. Par exemple, il arrive qu’un instructeur se voit offrir l’aide d’un étudiant pour l’utilisation d’un projecteur. Afin d’éviter cette inversion des rôles presque cocasse, les collégiens de l’étude suggèrent que des formations soient offertes au corps professoral.

Un autre exemple de suggestion concerne la centralisation des contenus de cours partagés sur des plateformes web d’apprentissage. « Les étudiants se plaignent que l'information soit dispersée, ce qui rend difficile la recherche efficace d’information », expose Mary Jorgensen.

Finalement, les participants à l’étude déplorent la « mauvaise performance » technologique de leurs écoles. Les imprimantes et Webcams déficientes, ainsi que la piètre connexion Internet dans certaines zones gênent l’apprentissage lorsque ce dernier repose sur les nouvelles technologies.

Des changements à prévoir?

« On ne peut garantir l’impact de nos travaux, puisque cela dépend en bonne partie de la manière dont les établissements vont recevoir nos recommandations », explique Mme Jorgensen. « Mais, de notre côté, on rendra accessible aux professeurs une base de données des pratiques que les enseignants et les étudiants ont jugé efficaces en matière d’usage des TIC », poursuit-elle.

Cette plateforme informative serait accessible aux professeurs de tous les cégeps, permettant aux intéressés de bénéficier des résultats de cette recherche, et ce, même si les administrations de leurs établissements ne les insèrent pas au sein de réformes plus larges.

En attendant, Mme Fichten et ses collègues (Laura King, Alice Havel, Evelyne Marcil) appliquent leur propre médecine : « Je partage maintenant mes Power Point en ligne une semaine avant le cours et j'apporte en classe une barre d’alimentation électrique », confie la professeure du Collège Dawson. De petits changements qui laissent croire qu’il n’y a pas que le diable qui se cache dans les détails.


  • Anne Gabrielle Ducharme
    Journaliste

    Anne Gabrielle Ducharme est finissante en journalisme à l’Université de Montréal. Elle collabore au journal indépendant des étudiants de l’UdeM, Quartier libre, et a couvert l’édition 2015 de l’École d’été de l’Institut du Nouveau Monde (INM). Elle anime depuis trois saisons l’émission de radio Les Cogiteux, diffusée sur les ondes de CISM 89,3. Anne Gabrielle a également complété un stage comme journaliste à la recherche pour l’émission d’actualité internationale Planète Terre avant de se joindre à l’équipe de Découvrir pour le « spécial congrès » 2016.

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