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Edith Jolicoeur, Journaliste
Johanne Trudeau croit quant à elle que la réussite s’évalue de différentes façons et que le processus doit comporter des cibles tant qualitatives que quantitatives.

[Domaine de recherche 505 – Gestion de l’éducation et de la formation]

Depuis la loi 124 de 2002, l’administration publique applique une gestion axée sur les résultats. Dans le milieu scolaire, cela correspond à l’atteinte d’objectifs préalablement fixés à l’aide d’indicateurs. Or, ceux qui dirigent les d’école sont des enseignants avant d’être des gestionnaires. Il y a donc de la résistance chez plusieurs d’entre eux à emprunter ce nouveau mode d’administration.

Responsabilités par-dessus responsabilités…

Un modèle existait déjà dans les établissements scolaires, mais la gestion axée sur les résultats rend le processus plus officiel, plus systématisé. Les directions doivent à présent réaliser un suivi auprès des enseignants et consigner des données, portant par exemple sur les résultats des élèves. Ce travail s’ajoute aux autres éléments inhérents à leur fonction, tels le projet éducatif, le plan de réussite, la convention de gestion et de réussite éducative, ou encore la convention de partenariat avec la commission scolaire. « Il y a aussi des plans qui s’ajoutent de façon régulière, comme le plan d’action sur la violence à l’école », souligne Johanne Trudeau, conseillère pédagogique à la Commission scolaire des Phares.

Plus qu’un leader pédagogique

Cette addition produit un impact immédiat sur les fonctions des directions d’école. Ces dernières doivent nécessairement changer leurs pratiques et développer des savoir-faire supplémentaires. Ainsi, leur fonction de leader pédagogique devient de plus en plus parasitée par leurs fonctions de gestionnaire.

«Leur fonction de leader pédagogique devient de plus en plus parasitée par leurs fonctions de gestionnaire».

Johanne Trudeau observe de la résistance face à l'adoption d'une gestion axée sur les résultats, et elle remarque que plusieurs refusent de définir des cibles quantitatives. « Certains mentionnent qu’on peut faire dire n’importe quoi à des chiffres, et ils considèrent qu’il s’agit d’une action dépourvue de pédagogie. Alors plusieurs se tournent vers des cibles pédagogiques comme l’augmentation des pratiques enseignantes ou de la participation des élèves à la vie scolaire. »

S’approprier la gestion axée sur les résultats

L’esprit de la loi 124 sous-tend que l’analyse de résultats quantitatifs permet d’identifier les zones où les élèves présentent des difficultés, et éventuellement de cibler des moyens à mettre en place, comme des formations aux enseignants.

Johanne Trudeau croit quant à elle que la réussite s’évalue de différentes façons et que le processus doit comporter des cibles tant qualitatives que quantitatives. Elle ajoute que le personnel enseignant doit se sentir concerné par le processus, ce qui entraînera de meilleures pratiques et ultimement, une plus grande réussite des élèves. « Ce n’est pas seulement de dire : " On veut que les élèves atteignent 80 % en français ", mais plutôt " Comme enseignant, qu’est-ce qui fait que nos élèves ne réussissent pas? Qu’est-ce qu’on peut mettre en place? " C’est tout ce processus de questionnement des pratiques qui permettrait de meilleurs résultats scolaires ou du moins une plus grande persévérance chez les élèves ».

Le monde et les temps changent comme le dit la chanson, le rôle des directions d’école aussi. En conclusion, la chercheure croit qu’il faut un travail d’accompagnement pour amener les ex-enseignants à devenir de bons leaders-gestionnaires pédagogiques. Reste à déterminer qui les accompagnera.


  • Edith Jolicoeur
    Journaliste
    Présentation de l’auteureEdith Jolicoeur est doctorante en éducation à l’Université du Québec à Rimouski. Elle est également orthopédagogue à la Commission scolaire des Phares. En plus de se joindre à l’équipe du magazine Découvrir «spécial congrès», elle collabore à titre de réviseure linguistique à la Revue Canadienne des jeunes chercheur(e)s en éducation.

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