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Tatiana Ruiz, Université de Montréal
Lorsque les premiers étudiants du cours "Identité et interactions sociales" de la Professeure Roxane de la Salonnière ont commencé à monter le projet du JIRIRI en 2007, ils ne pouvaient pas s’imaginer l’ampleur de leur initiative pour les générations d’étudiants à venir.

Voilà maintenant huit ans que chaque année, une nouvelle équipe d’étudiants de l’Université de Montréal se plonge dans la révision de manuscrits soumis par des collègues du baccalauréat du monde entier, pour réaliser l’édition annuelle du Journal sur l’identité, les relations interpersonnelles et les relations intergroupes (JIRIRI). L’équipe est entièrement responsable du projet, des appels aux communications à la publication annuelle, mais surtout, chaque étudiant s’efforce d’apporter un souffle de renouveau au JIRIRI, contribuant à son expansion, à son succès et à sa qualité par des initiatives créatrices.

Les étudiants du Comité d’édition sont tous au baccalauréat, tandis qu’une poignée d’étudiants aux cycles supérieurs agissent à titre de consultants, guidant et facilitant la transition entre les équipes. Ainsi, les rédacteurs adjoints apprennent par la pratique à rédiger des lettres d’édition permettant aux auteurs des articles ayant passé la présélection d’atteindre les standards scientifiques dignes des grandes revues de psychologie. Et comme elles, le JIRIRI fonctionne avec un comité de révision par les pairs: appel aux communications, sélection d’une portion des articles soumis, attribution de chaque article à un éditeur adjoint responsable, deux ou trois tours d’édition, décision finale.

Mission

Depuis sa création, la mission est de promouvoir la création et l’expression des idées théoriques et empiriques novatrices et de donner l’opportunité aux étudiants du baccalauréat de psychologie de les publier selon les standards scientifiques. Grâce à l’ambition, la persévérance et la coordination de ses membres, le JIRIRI jouit aujourd’hui d’une envergure internationale inespérée : il compte maintenant des collaborateurs venant de 75 universités à travers 15 pays et 4 continents. Pourtant, certains rôles clés de l’équipe n’ont pas toujours été délégués à plusieurs personnes. La rédactrice en chef du Volume 1 du JIRIRI était responsable de l’édition, de la recherche de subvention, et de la communication externe ! Pour le volume 8, ces tâches ont été assumées par trois personnes différentes, elles-mêmes assistées de deux autres étudiants. Le nombre de personnes impliquées dans le JIRIRI n’a cessé d’augmenter, passant de 11 en 2007 à 268 en 2015 .

Et voici quelques exemples du type d'articles qu'on a pu y lire au fil des années :

  • La relation entre le bien-être eudémonique au travail et le leadership transformationnel par Christine Chouinard-Leclaire, Christina Latreille, Jessica Londei-Shortall, & Véronique Dagenais-Desmarais, Ph. D. (volume 8),
  • Orientation de la dominance sociale et réaction à l’altruisme d’un exogroupe de statut fort: contribution au modèle de Nadler, par Ebénézer Dongmo Tsamo & Gustave Adolphe Messanga, Ph. D. (volume 7);
  • L’apprentissage inconscient des modèles internes d’interaction sociale chez les enfants, par Karine Deschamps-Broué & Amy Paquin (volume 5).

La journée scientifique annuelle

Le lancement du JIRIRI se fait lors du plus grand évènement célébrant la recherche en psychologie de l’Université de Montréal: la journée scientifique annuelle. De concert avec les symposiums et les affiches résumant les avancées de la communauté étudiante, l’équipe du journal promeut la publication de son volume auprès des étudiants. À cet événement commence aussi le recrutement pour l’année suivante dans une ambiance vin-et-fromage propice aux échanges spontanés. C’est là que débute la transmission des compétences entre les équipes.

«Chaque année, on construit sur les progrès des années passées», Simon Dubé, Rédacteur en chef, JIRIRI, Vol 9.

Bien évidemment, tous ces étudiants de la grande famille du JIRIRI ont acquis des connaissances qu’ils n’auraient pu obtenir autrement. Cet enrichissement intellectuel est un atout pour ceux qui veulent persévérer en recherche et continuer leurs études aux cycles supérieurs, et ce particulièrement en psychologie, où la compétition est très forte. Le sentiment d’accomplissement résultant d’un an d’investissement bénévole est une première pour bien des étudiants.

«Je sens que j’ai accompli quelque chose de concret qui va me servir tout au long de ma vie. Je suis définitivement mieux préparée pour les cycles supérieurs», Geneviève Porlier, éditrice adjointe, JIRIRI, Vol 8.

Rares sont les opportunités académiques qui permettent aux étudiants de premier cycle de mener à terme un projet. Prendre la responsabilité d’une telle entreprise, surtout pour les étudiants aux postes tels que le Rédacteur en chef, le Chef d’édition ou le Directeur des communications, est un engagement qui ne vient pas sans son lot de difficultés, mais aussi de fierté.

«Quand j'ai premièrement tenu une copie du Volume 8 entre mes mains, je ne me suis jamais senti tant fier. De voir le produit final après une année de travail, c'est très valorisant», Jérémie Dupuis, Rédacteur en Chef, JIRIRI, Vol 8.

Le petit monstre

Après tant de changements, quel futur pour le « petit monstre » comme l’appelle la Professeure Roxane de la Sablonnière? Les difficultés de communication interne ont été les plus grands défis pour les différentes équipes et ce, de manière répétitive. La combinaison des emplois du temps avec les échéanciers stricts met à chaque fois à l’épreuve les capacités d’organisation.

Quand plus de 200 personnes sont impliquées dans un projet, le personnel doit nécessairement être qualifié et créatif à la fois. Aussi, rejoindre les étudiants du baccalauréat auteurs d’articles à travers le monde est un autre défi de taille : ils sont peu nombreux et, de plus, ils ne savent pas qu’il existe des projets tels que le JIRIRI.

Comment valoriser le JIRIRI auprès de la communauté scientifique internationale? Comment atteindre une visibilité quasi professionnelle? Comment faire briller le JIRIRI dans les grands congrès de recherche scientifique comme l’Acfas? Le directeur des communications est responsable de trouver les subventions, bourses et financement, mais atteindre un plafond suffisant pour être représenté dans de telles occasions n’est pas évident.

Toujours en évolution

Toujours dans l’esprit de faire évoluer le projet et d’en agrandir la portée, le JIRIRI aspire à publier plus d’articles par volume. Afin d’y parvenir, les appels aux communications sont de plus en plus vastes: pour le volume 9, plus de 800 professeurs de psychologie sociale ont été joints, ce qui devrait tripler le nombre de soumissions d’articles. Pour les gérer, il faudra apporter des modifications au fonctionnement du comité d’édition et surement encore agrandir l’équipe. Également, le rayonnement du JIRIRI gagnerait à voir s’ajouter à l’équipe des communications un responsable du marketing, un photographe, ou un webmestre. Cependant, trop de spécialisation risquerait d’amputer les étudiants  de l’essence même du JIRIRI qui est de s’initier au processus de révision par les pairs… Une autre idée lancée par le groupe des Communications du Volume 8 serait d’établir des partenariats avec d’autres revues scientifiques gérées par des étudiants au baccalauréat (The Undergraduate Psychology Journal , à UCLA par exemple).

Une question clé que l’on peut se poser: que se passe-t-il après la publication pour les auteurs? La mission du JIRIRI devrait-elle s’arrêter là, ou devrait-elle comporter un volet postproduction, qui permettrait aux auteurs d’entrer en contact avec des professeurs qui lisent le JIRIRI par exemple? Toutes ces questions sont déjà sous la loupe de l’équipe du volume 9.

Ce qu’on a appris du JIRIRI peut-il être transposé à d’autres disciplines scientifiques? Il est clair que l’initiative a des répercussions bénéfiques pour ses membres, tant sur le plan personnel qu’académique, et il ne serait pas impensable de créer plusieurs revues scientifiques étudiantes de même acabit, et de décliner cette initiative à la biologie, aux mathématiques, à la chimie…


  • Tatiana Ruiz
    Université de Montréal

    Finissante au baccalauréat en psychologie à l’Université de Montréal, Tatiana Ruiz a commencé ses études en médecine en Belgique. Elle a participé à l’édition du Volume 8 du JIRIRI en tant que directrice des communications. Passionnée par le voyage, elle souhaite poursuivre ses études aux cycles supérieurs afin de travailler dans le domaine de la défense des droits des femmes à l’échelle internationale.

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