La crise économique mondiale de 2008 reste gravée dans nos mémoires. Certains ont sans doute rêvé, par suite de cette débâcle financière, de voir le néolibéralisme s’effondrer ou, du moins, adopter des mécanismes pour limiter les dégâts sociaux associés à son fonctionnement. Depuis, on a plutôt observé que de nombreux gouvernements ont instauré des mesures d’austérité énergiques pour atteindre l’équilibre fiscal à tout prix, soit le leitmotiv des réformes d’inspiration néolibérales. Le Québec s’est aussi engagé dans cette voie. Dans ce cas, les coupures et restructurations mises en œuvre auront un effet certain sur des éléments importants du « modèle québécois », notamment la participation de la société civile à la prise de décisions, les instances de concertation, l’universalité des services publics, les mécanismes de redistribution de la richesse et la place de l’économie sociale.
Sans chercher à s’étendre sur les raisons et les mécanismes qui ont mené aux mesures énoncées, ce colloque s’intéressera à l’effet de l’actuelle vague de réformes sur la capacité des acteurs sociaux, économiques et gouvernementaux de raviver la flamme de l’innovation sociale qui a animé le démarrage de la Révolution tranquille et les profondes transformations qui eurent lieu dans les années 1980.
Les organisateurs invitent la communauté scientifique à soumettre des propositions de communication concernant la place et les objectifs de l’innovation sociale et ses effets possibles dans ce nouveau contexte, ainsi que, plus particulièrement, les questions suivantes :
– Quels sont les effets des politiques d’austérité sur la capacité des acteurs de la société civile à formuler et résoudre les problèmes sociaux? Quels rôles peuvent jouer l’économie sociale, le secteur public, le secteur communautaire et les acteurs territoriaux?
– Le contexte de l’austérité génère-t-il une nouvelle vague d’innovations sociales au Québec et ailleurs? Dans quelle mesure ces innovations sont-elles positives?
– Que peut-on apprendre des initiatives qui ont récemment eu lieu en Europe? En Amérique latine? Ailleurs dans le monde?
– Quelles sont les actions menées par les acteurs sociaux afin d’accroître leur capacité à assurer le bien commun et la qualité de vie des citoyens?
– Comment poursuivre le développement des territoires malgré la suppression ou la « réorganisation » d’organisations qui ont été au cœur du leadership local? Y a-t-il des formes de résilience qui peuvent se développer différemment selon les configurations socioéconomiques des territoires, entre milieux urbains et zones rurales, par exemple?