Informations générales
Événement : 83e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 600 - Colloques multisectoriels
Description :Le mouvement social sourd a mobilisé une affirmation positive née de la conviction que les personnes sourdes expérimentent le monde différemment des personnes entendantes (Padden & Humphries, 1988). En réponse à une vision médicale situant la perte auditive comme une déficience, il met de l’avant une appartenance socioculturelle ayant comme pivot l’identité sourde et les langues des signes (Bauman & Murray, 2014).
L’objectif de ce colloque est d’offrir aux chercheurs et étudiants évoluant dans un cadre lié aux études sourdes francophones une plateforme d’échange sur leurs intérêts de recherche en regard de leurs différentes méthodologies, approches et postures épistémologiques. La majorité des travaux en études sourdes étant actuellement publiés en anglais, et concernant principalement les réalités états-uniennes et britanniques (Foster, 2007), nous proposons une mise en commun des savoirs et des enjeux propres aux pays et communautés francophones, que ce soit au Québec, en France ou ailleurs.
C’est dans une perspective d’échange que nous rassemblons des chercheurs et des étudiants de divers domaines (anthropologie, communication, ergothérapie, études urbaines, éducation, linguistique, psychologie, sociologie, etc.), d’universités québécoises, françaises, canadiennes, américaine et britannique, pour construire un dialogue sur les thématiques de recherche et les enjeux émergents actuels, dont :
– la promotion des droits des sourds et l’accès aux services;
– l’intégration et l’inclusion en milieux scolaire et professionnel;
– les types d’expressions linguistiques en langue des signes;
– l’enseignement et la structure de la langue des signes;
– l’art et la création en langue des signes;
– les appartenances et les expériences sourdes.
Les 29 présentations retenues par arbitrage par les pairs seront regroupées pour ce colloque en sept séances, dont six tables rondes et une session d’affiches. Une dernière table ronde sera proposée à la fin du colloque par les chercheurs sourds du colloque afin de débattre des enjeux liés à la participation sociale des chercheurs sourds, une fois les études terminées.
Dates :- Anne-Marie Parisot (UQAM - Université du Québec à Montréal)
- Cynthia Benoit (CRR-Red River College)
- Darren Saunders (UQAM - Université du Québec à Montréal)
- Véro Leduc (Université Concordia)
Programme
Ouverture
Promotion des droits des Sourds et accès aux services
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La reconnaissance officielle des langues des signes : état de la situation dans le monde et ses implicationsJohanne Blanchette (OPHQ - Office des personnes handicapées du Québec), Marie-Claire MAJOR, (Office des Personnes Handicapées du Québec)
Dans les dernières années, plusieurs demandes pour la reconnaissance officielle de la langue des signes québécoise (LSQ) ont été faites, notamment dans le cadre de deux consultations publiques visant à élaborer des projets de loi pour la modification de la Charte de la langue française, en 2001 et en 2013. Au Canada, une seule province a reconnu la langue des signes dans une loi. Il s'agit de l'Ontario, qui a reconnu l'American Sign Language et la LSQ comme langues officielles d'instruction dans la Loi sur l'éducation en 1993.
Il existe peu de documentation sur les impacts (économiques, sociaux, culturels, etc.) d'une reconnaissance officielle d'une langue des signes. L'Office des personnes handicapées du Québec a procédé à une revue de la littérature sur les démarches de reconnaissance des langues des signes dans le monde et leurs impacts. En 2014, on comptait 57 pays ayant reconnu officiellement une langue des signes dans leur Constitution, dans une loi ayant trait à l'éducation ou dans un autre document législatif. Selon les différents auteurs qui se sont intéressés à la question, on constate que la reconnaissance d'une langue des signes a un impact symbolique et coïncide avec un changement d'attitude positif à l'égard des personnes sourdes. Par contre, les impacts d'une telle reconnaissance sont difficiles à mesurer et ne sont pas suffisants pour accroître la participation sociale des personnes sourdes, leur accès à l'éducation en langue signée ou à des interprètes.
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L'analyse critique de la Convention relative aux droits des personnes handicapées : la question canadienne et québécoisePatrick Boudreault (Gallaudet University)
La convention relative aux droits des personnes handicapés des Nations Unies (CRPDH, 2006) a été ratifiée en 2006. La Fédération mondiale des sourds a joué un rôle décisif durant ce processus de ratification, ce qui a participé à l'inclusion de quatre articles majeures (Articles 2, 9, 21, et 30) incorporant distinctivement la reconnaissance, la promotion et la préservation de la langue des signes et de la culture sourde. Le Canada fait partie du CRPDH depuis 2010 et a rédigé un premier rapport en 2014 démontrant les efforts des organisations nationale et provinciaux en regard des principes directeurs de la CRPDH (Canada 2014). L'Ontario est présentement la seule province reconnaissant la langue des signes québécoise (LSQ) au niveau de l'éducation avec la loi 4 depuis 1993 (Parisot 2012). La LSQ n'est pas officiellement reconnue au Québec, suite à l'échec du projet de loi 14 en 2014 qui avait pour but de modifier la charte de la langue française (Gayadeen 2013, FSQ 2013, Assemblée Nationale 2014).
Cette présentation a pour but d'analyser le contenu des rapports reliés au CRPDH, soit en comparant 1) la CRPDH et les lois linguistiques canadiennes et québécoises, 2) le contenu de la CRPDH avec celui du rapport canadien, et 3) les versions françaises et anglaise du rapport canadien, et en 4) présentant un survol de l'usage lexical concernant les langues des signes dans la francophonie.
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Prendre sa santé en main : soigner les Sourds en langue des signes en France et en UruguayAndrea Benvenuto (EHESS - École des hautes études en sciences sociales)
Soigner la surdité ne s'oppose pas au fait de prendre soin des sourds. Pourtant, l'histoire de la médecine nous montre que ces deux aspects se sont constitués dans des perspectives séparées, sinon opposées : une médecine de la surdité centrée sur le traitement du déficit physiologique comme condition d'accès des sourds à la langue de la majorité entendante, et une médecine des sourds qui place la langue du patient au cœur des rapports soignants/soignés. C'est le principe de fonctionnement des unités d'accueil et des soins des sourds en langue des signes développées depuis 1996 en France et 2012 en Uruguay. Leur philosophie repose sur des principes linguistiques, culturels et collectifs avant même d'être médicaux, ce que cet exposé s'attachera à montrer à partir d'une analyse comparative de documents institutionnels, de points de vue et de pratiques menées par les acteurs eux-mêmes. Ces principes commandent la constitution d'équipes soignantes constituées par des professionnels bilingues sourds et entendants. Ce changement de paradigme est du plus haut intérêt pour les études sourdes : il place les aspects linguistiques et culturels au centre d'une approche anthropologique de la santé des sourds et il montre les ruptures qui s'opèrent au sein même du processus d'exclusion sociale, linguistique ou politique des sourds, permettant l'émergence des nouvelles formes de subjectivation politique.
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Pouvoirs et privilèges : vers un modèle d'évaluation des services pour les SourdsCynthia Benoit (CRR-Red River College)
Plusieurs travaux ont démontré que ce qui devait être a priori une source d'aide en devient une d'angoisse pour les Sourds (par exemple Parisé 1999). Cette contradiction s'explique par de profondes lacunes en communication et en compétence culturelle, conséquence directe des préjugés et de la stigmatisation de la part de la majorité entendante (Bauman 2004, Lane 1993, Padden et Humphries 2005). Par conséquent, on serait porté à croire qu'au sein des services destinés aux Sourds, les pourvoyeurs sont plus vigilants et conscients à propos de l'audisme et des besoins linguistiques de la clientèle sourde. Pourtant, la réalité est toute autre puisque l'audisme devient encore plus prévalent au sein des services qui « servent » la population sourde (Bauman 2004, Benoit 2015). Ainsi, la maîtrise de la langue des signes, le maintien d'une attitude exempte d'audisme, et le respect du courant sociolinguistique de la part des employés modulent l'acceptabilité de la communauté sourde à l'égard des services leur étant destinés, et par là même, leur accessibilité (Benoit 2015). Dans le cadre de la présentation sera effectué un survol des différentes dimensions d'accessibilité, dont l'acceptabilité, la disponibilité, les coûts, l'organisation et l'accessibilité spatiale, suivi par une proposition d'un modèle d'évaluation de qualité des services en fonction des besoins de la clientèle, avec un accent sur les relations de pouvoirs clients-employés et les privilèges entendants.
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Discussion
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Pause
Créations et expressions linguistiques en langues des signes
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Recherche linguistique et création autour de la poésie et de la traductionBrigitte BAUMIÉ (Arts Résonances, Montpellier), Marion Blondel (CNRS - Centre national de la recherche scientifique), Marie LAMOTHE (Des’L, Montpellier)
La poésie est un registre privilégié pour mettre en lumière les ressources de chaque langue, leur potentiel pour jouer avec les règles (Klima & Bellugi, 1976). Mettre en regard la création originale en langue des signes ou en français et la re-création mise à l'œuvre dans la traduction nous permet de décupler les points de vue et de décomposer les procédés linguistiques engagés. Nous appuyant sur une lecture interprétée, ainsi que sur l'ensemble des travaux d'Arts Résonances, et de Des'L, nous présenterons la démarche des interprètes qui consiste à traduire ‘ce que le poème fait' plutôt que ce qu'il dit (Meschonnic, 1995). Nous examinerons le lien indéfectible entre forme et sens qui sous-tend la recherche en création comme en traduction, dans les choix lexicaux, syntaxiques ou prosodiques. Nous verrons comment les auteurs interprètes jalonnent leur production d'allitérations, de parallélismes syntaxiques, de motifs rythmiques et spatio-mélodiques privilégiant l'équilibre et la symétrie. Cette régularité permet de dessiner des contrastes formels et sémantiques qui mettent en valeur les séquences ainsi soulignées. La capture de mouvement permet d'objectiver certaines de ces effets perçus à l'œil nu. Les frontières sont heureusement friables entre langues, genres, communautés et la poésie se nourrit de cette circulation incessante entre arts, modalités, académisme et innovation, et dans la multiplicité des cultures (Chateauvert, 2014).
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Analyser la création narrative en langue des signes : de l'utilité d'une nomenclature adéquateJulie Chateauvert (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Dans le cadre de cette communication, je présenterai un état du développement en cours d'une nomenclature des genres, styles et techniques qui permette de rendre compte de la création narrative signée. Cette nomenclature est en mesure de nous aider à mieux comprendre l'héritage littéraire ainsi que la création contemporaine en Langues des Signes. Elle est cependant toujours incomplète. L'objectif de cette présentation est de dégager les pistes nécessaires à son développement. L'enrichissement de cette nomenclature offre un support à son inscription dans le discours scientifique produit dans les disciplines artistiques. Elle vient également renforcer les possibilités de son enseignement à tous les niveaux tant au sein des institutions scolaires (du primaire à l'université) qu'au sein de structures informelles (éducation populaire, échanges par internet etc. en plus d'offrir des repères à la création. Je concrétiserai mon propos par la mise en relation des termes de la nomenclature avec certaines oeuvres en LSQ ou LSF choisies.
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Explorer la gestuelle de la langue des signes du point de vue du locuteurDominique BOUTET (Université de Vincennes Saint Denis (Paris 8)), Claire Danet (Université Technique de Compiègne), Olivier GAPENNE (Université Technique de Compiègne), Charles LENAY (Université Technique de Compiègne)
Actuellement les systèmes d'écriture et d'annotation des langues signées (LS) sont orientés vers la lecture. Leur écriture se fonde uniquement sur la vision [1] ou la combinatoire [2]. En dehors du projet GestualScript [3,4], aucun système graphique n'intègre la gestualité des LS. Certaines dimensions sémantiques des gestes peuvent être saisies dans le geste même de l'écriture.
L'exposé consiste à déterminer le lien entre le geste signé et le geste écrit en plaçant le locuteur sourd au coeur de l'exploration par l'intermédiaire d'entretiens d'explicitation (EdE) [5,6].
Contrairement aux pratiques en linguistique, le principe est d'interroger la langue du point de vue du locuteur. Le recours à cette méthodologie éprouvée pour les langues vocales, permet à un locuteur sourd de verbaliser ce qui fait sens dans sa langue en se focalisant sur ses gestes [5].
Atteindre l'aspect gestuel de la langue, nécessite d'opérer un ralentissement de l'écoulement temporel re-vécu par le locuteur pour explorer les couches plus profondes des perceptions sensorielle et corporelle du vécu. Ces techniques permettent d'explorer le geste dans sa dynamique, sa cinématique et son déroulé ainsi que son investissement sémantique.
Nous exposerons et illustrerons les difficultés de transposition de la méthode EdE et son adaptation vers la LS, ainsi que les observations des premiers entretiens, en vue de définir le lien possible entre les gestes signés et écrits.
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Créer une bande dessignée : défis des usages de la vidéo comme forme d'écriture de la langue des signes québécoiseVéro Leduc (Université Concordia)
En la posant comme un devenir complexe, comment l'expérience singulière de la sourditude, son affectivité et son effectivité se conçoivent, s'actualisent et se communiquent-elles? Telle est la question que j'explore dans ma recherche-création doctorale: une bande dessignée bilingue intitulée C'est tombé dans l'oreille d'une Sourde et produite en LSQ et en français, à partir de récits autobiographiques et de rencontres avec 4 membres de ma famille et 5 Sourd-es, réalisées dans le cadre de la thèse.
Je m'attarderai sur les défis posés par l'usage de la vidéo comme moyen d'écriture de la LSQ. De fait, la tridimensionnalité des langues des signes bouscule la notion d'écriture classique, laquelle ne permet pas de rendre compte des différentes composantes nécessaires à leur intelligibilité. Si la vidéo s'avère une forme particulièrement intéressante d'écriture des langues des signes, son usage en ce sens génère des changements épistémologiques. Par exemple, l'usage de caméras plutôt que du crayon ou du clavier complexifie significativement les exigences techniques et transforme le processus d'écriture. D'apparence purement technique, ces changements engendrent des effets politiques et affectifs. Dans la lignée des approches sur les savoirs situés, subjugués et silenciés, je me pencherai sur trois éléments en particulier : 1) la visibilité du sujet écrivain; 2) le tournage comme dispositif d'écriture et 3) l'agentivité conférée par la littérature signée.
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Discussion
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Dîner
Intégration et inclusion en milieux scolaires et professionnels
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Comment les enseignants peuvent-ils favoriser l'inclusion des élèves Sourds?Sylvain Letscher (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
La présentation a pour but de relever les pratiques d'enseignants qui ont été signifiants pour plusieurs participants sourds et ont pu influer sur le développement de leur participation sociale et, par là, leur libération (Letscher, Parent et Deslandes, 2015). Cette recherche renvoie à l'importance d'un enjeu éthique propre à l'inclusion scolaire des élèves sourds dans le cadre d'une éthique professionnelle en éducation. Au total, 22 participants ont été rejoints à partir d'une étude de cas multiples (Letscher, 2012), dont sept personnes sourdes, leur mère, leur père et un enseignant qui leur a été signifiant. Le soutien des enseignants se révèle dans leurs attitudes face à l'inclusion de l'élève et la collaboration avec l'interprète, la collaboration avec les familles et les professionnels, des stratégies d'enseignement-apprentissage et la planification des programmes d'enseignement.
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Perceptions des élèves Sourds sur la contribution du milieu scolaire à leur bien-êtreSylvie JUTRAS (UQAM - Université du Québec à Montréal), Anne Missud (UQAM - Université du Québec à Montréal)
L'échec de la scolarisation des jeunes sourds est un constat que le Québec partage avec plusieurs pays (Dubuisson & Grimard, 2006; Powers, 2003). Partant du principe qu'un milieu scolaire favorable au bien-être des élèves influe sur leur persévérance et leur réussite (OMS, 2003), nous cherchons à établir les caractéristiques du milieu scolaire propices au bien-être des élèves sourds.
Notre étude qualitative vise à (1) décrire les perceptions qu'ont des élèves sourds de leur bien-être et (2) établir la contribution du milieu scolaire au bien-être des élèves sourds. Nous inspirant du modèle conceptuel du bien-être de Keyes (2002), nous présenterons des résultats préliminaires de notre étude sur les perceptions des élèves sourds quant à la contribution du milieu scolaire aux dimensions émotionnelle, psychologique et sociale de leur bien-être. Même si la chercheuse principale, entièrement bilingue, a mené les entrevues avec les élèves directement en langue des signes québécoise, nous avons rencontré des défis méthodologiques propres à une étude auprès de personnes sourdes. Nous exposerons nos solutions pour recruter les participants, établir un protocole d'entrevue alliant rigueur et adaptation, et traiter des données qui soient valides et fiables en contexte universitaire où peu de chercheurs maitrisent la LSQ. Enfin, nous esquisserons des pistes de réflexion quant à la façon de soutenir le bien-être des élèves sourds et, en conséquence, leur persévérance et réussite scolaires.
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L'intégration professionnelle des Sourds au Québec : une étude phénoménologiqueJohanne Filiatrault (UdeM - Université de Montréal), Caroline Hould (UdeM - Université de Montréal), Anne-Marie PARISOT (UQAM - Université du Québec à Montréal)
La politique « À part entière » (OPHQ, 2009) fait la promotion de la participation sociale des personnes handicapées au Québec. Cette politique, basée sur le modèle du Processus de Production du Handicap (Fougeyrollas, 2005) vise l'adaptation des environnements aux capacités des personnes pour leur permettre une pleine participation sociale. C'est dans ce contexte que l'état québécois est tenu de fournir un interprète à tout élève sourd qui en a besoin pour sa scolarité, de la maternelle à l'université. Mais qu'en est-il de la situation des personnes sourdes signeuses une fois leurs études terminées? L'objectif de cette étude est d'explorer les perceptions des personnes sourdes quant à leur parcours d'intégration professionnelle, compte tenu des enjeux entourant leur identité et leur culture distinctives, au terme de leur formation universitaire. Six à huit adultes sourds bacheliers ayant pour langue maternelle la langue des signes seront invités à un groupe de discussion focalisé dans le but de recueillir des données sur : 1) leur expérience d'intégration professionnelle; 2) les facilitateurs et les obstacles à leur intégration professionnelle; et 3) les besoins à combler dans ce domaine. Cette communication vise à présenter la démarche proposée pour l'étude, dont le cadre conceptuel qui guidera la cueillette et l'analyse des données. Les résultats de cette étude guideront la réflexion sur les pistes de solutions pour favoriser l'intégration professionnelle des Sourds.
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Compétences et savoirs essentiels à la pratique de l'interprétation visuelleAnne-Marie Parisot (UQAM - Université du Québec à Montréal), Suzanne VILLENEUVE (Service d'interprétation visuelle et tactile (SIVET))
Malgré que les interprètes de langue des signes soient reconnus au même titre que leurs confrères de langues officielles, la multitude des compétences spécifiques attendues pour ces interprètes (Schick et al.; 1999, 2005;) soulève le problème d'une liste distincte de compétences, principalement basée sur la différence de modalité.
Dans cette communication, nous ferons état du rôle de l'interprète, des composantes de sa tâche, et des compétences nécessaires à l'exercice adéquat du métier dans deux contextes, soit sociocommunautaire et scolaire. Nous présentons une analyse critique des descriptions actuelles des compétences exigées au Québec par les employeurs, les ordres et les associations professionnelles d'interprètes. La variabilité des compétences actuellement attendues des employeurs d'interprètes mène à étudier les questions suivantes: i) Qu'est-ce qui relève spécifiquement des compétences des interprètes?, et ii) Quelles sont les compétences attendues qui s'appliquent à tous les contextes de pratique et celles qui sont spécifiques à un type particulier de contexte? Sur la base des éléments de définitions des compétences (OCRH, 2007) et des connaissances (Ricono, 2005; Montmollin, 1986) à considérer dans l'établissement d'un cadre de référence pour une liste de compétences attendues des travailleurs-interprètes, nous proposons un modèle génératif de représentation des compétences et des connaissances essentielles à la pratique de l'interprétation visuelle.
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Discussion
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Pause
Affiches
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L'épellation digitale dans le discours interprété en LSQ : description de phénomènes phonologiquesJean-Michel Frenette (UQAM - Université du Québec à Montréal), Édith SAVARD
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Ampleur poétique en langue des signes québécoise?Sophie Beauchamp (UQAM - Université du Québec à Montréal), Marie-Claude PION-CHAVALIER (UQAM - Université du Québec à Montréal)
« La poésie, on ne sait pas ce que c'est, mais on la reconnaît quand on la rencontre ». Cette citation de Jean L'Anselme nous porte à réfléchir sur les caractéristiques de la poésie qui permettent de la reconnaitre comme telle. Elle est décrite en langue des signes (LS) comme étant ample et fluide (Klima et Bellugi, 1979; Ormsby, 1995, Blondel, 2000). D'autre part, des critères permettant de distinguer une séquence poétique d'une autre non poétique en LS ont été exposés (Blondel, 2000). Étonnement, si la fluidité apparait parmi ces critères, l'ampleur des mouvements ne s'y trouve pas. Ceci reflète bien l'état de la recherche concernant la poésie en LS : quoique ce phénomène « d'excès des frontières spatiales conventionnelles » (Chateauvert, 2014) ait été perçu pour certaines LS, les recherches à ce sujet se font rares. En émettant l'hypothèse que les mouvements produits par un Sourd signeur LSQ varieront selon qu'ils sont articulés en contexte poétique ou conversationnel, nous mesurerons quantitativement ces variations en analysant les mouvements du signeur qui auront été captés grâce au logiciel CORTEX. Un triangle virtuel composé des sommets MAIN GAUCHE, MAIN DROITE et STERNUM nous permettra de calculer une aire symbolisant la surface occupée par les articulateurs, et d'ainsi comparer les aires de chacun des discours. Nous rendons compte ici de marqueurs prosodiques susceptibles d'affecter la perception de la poésie.
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Analyse phonétique de la perception des mouvements du tronc en LSQKarl Szymoniak (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Les enseignants sourds considèrent les comportements non manuels (CNM) comme importants dans la structure de la langue, pourtant ils sont peu présents dans les manuels (IRD, 2007). les mouvements du tronc sont largement décrits dans la littérature des LS (Brentari, 2011; Liddell, 1980; Pfau & Quer, 2010) et jouent un rôle à tous les niveaux de la langue notamment : prosodique (Brentari, 1998), sémantique (Wilbur & Patschke, 1998), syntaxique (Neidle & al., 2000). Toutefois, la littérature ne permet pas de généraliser sur leur forme, leur fonction ou leur sens. Malgré l'identification de trois formes (rotation, inclinaison avant/arrière, inclinaison latérale), il n'y a pas d'accord sur leur caractère discriminant. En suivant la proposition de Parisot (2003) pour la LSQ, soit que ces trois formes sont en distribution complémentaire, je propose une analyse phonétique de la perception de ces trois positions du tronc. Pour cela, j'ai demandé à trois groupes (signeurs sourds, signeurs entendants et nonsigneurs entendants) de décrire des mouvements d'un signeur sourd. Ces derniers sont présentés : en et hors contexte, seuls ou combinés, de durée et d'amplitude variables. Le début de l'analyse montre que la rotation semble mieux perçue surtout lorsqu'elle est combinée avec une inclinaison avant. Mes résultats permettront de préciser les éléments de forme des positions du tronc ayant une valeur linguistique et en permettre une meilleure formalisation pour l'enseignement.
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Apprendre à inférer en LSQ chez nos apprenants SourdsJonathan ELMALEH (CSDM - Commission scolaire de Montréal), Dominique LEMAY (CSDM - Commission scolaire de Montréal), Michaël Lelievre (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Selon Giasson (2011), les inférences, comme processus de compréhension grâce à des liens logiques, pragmatiques, explicites ou implicites entre les propositions, sont d'un niveau de littératie élevé, car la compréhension se situe au délà de ce qui est présenté en surface du texte. Étant donné que nos apprenants sourds d'âge préscolaire participent aux activités de «lecture partagée enrichie» (Lefebvre, 2008) pour prévenir les difficultés en lecture et en écriture dans le cadre du programme «Cap sur la prévention», les inférences sont une des composantes qui doivent être explorées et enseignées au préscolaire. Selon les principes de l'approche bilingue LSQ-français (Lelièvre & Dubuisson, 1998; Vercaingne & Dubuisson, 1999; Lelièvre & Lemieux, 2010; Benoit, 2010) que nous utilisons, les inférences sont d'abord explorées et apprises en LSQ, puis en français par des activités de transfert linguistique. Les connaissances acquises des apprenants en lecture de français sont interreliées et comparables à leurs compétences en LSQ, leur langue première. En outre, une conclusion d'une des recherches montre clairement que les apprenants sourds qui utilisent avec fluidité les assignations et les références en LSQ font des inférences réussies en lecture (Dubuisson, Parisot & Vercaigne, 2008). Dans ce même ordre d'idées, nous développons le matériel en LSQ selon le type et le niveau de difficulté des inférences et les processus de développement de la compréhension des inférences.
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Les expériences vécues d'un cochercheur principal Sourd avec Deaf Genetics ProjectPatrick Boudreault (Gallaudet University)
Deaf Genetics Project est un effort multidisciplinaire mené par une équipe provenant de différents domaines: la génétique moléculaire, l'audiologie, le service de conseil génétique et les Deaf Studies. Subventionné par le National Institute of Health et subséquent par le National Cancer Institute depuis 2005, ce projet inclus la participation d'un co-chercheur principal Sourd, membre de la communauté Sourde et travaillant avec une chercheuse entendante sur la base d'une approche collaborative. Des efforts ont été faits pour éviter la tradition occidentale de la médicine qui a pour but de guérir les différences biologiques s'éloignant d'une norme préétablie. Le projet incluait la gestion de matériel biologique, tel que l'ADN, et les services de conseil génétique qui peuvent avoir des effets indésirables comme stipulé dans la loi britannique de 2008 Human Fertilisation and Embryology. L'importance de l'implication de chercheurs représentant la population Sourde, a été considérée pour protéger cette population linguistique et culturelle minoritaire. À la suite de Weijer et Emanuel (2000), notre projet a mis en place une structure de protection de recherches biomédicales et ainsi inclus la protection des communautés Sourdes signeurs d'une langue des signes, tel que proposé par Harris et al. (2009). Nous illustrerons notre modèle mixte incluant les deux types de protections, dont le développement est basé sur les expériences vécus d'un co-chercheur Sourd.
Projection vidéo
Structure d'une langue des signes et enseignement
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Comprendre le système des verbes à classificateur (VCL) dans les langues des signes (LS)Amélie Voghel (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Les systèmes de VCL mettent à profit l'iconicité, l'utilisation de l'espace et la simultanéité, 3 caractéristiques des LS qui en façonnent la forme (Sandler et Lillo-Martin, 2006). Ces systèmes posent cependant des problèmes descriptifs et théoriques (Zwitserlood, 2012) pour le chercheur, l'enseignant ou l'élève, qui souhaitent comprendre, enseigner et apprendre les règles de l'utilisation sémantique, formelle et fonctionnelle des VCL. À titre d'exemple, la description des VCL de la LSQ (Dubuisson et al., 2000) propose une classification basée sur des critères de sens qui constitue une liste dont les critères d'appartenance sont difficilement généralisables.
Dans cette présentation, j'illustre les problèmes posés par les classifications traditionnelles (Supalla, 1978; Dubuisson et al., 1999) et je soutiens qu'ils sont le résultat d'une approche considérant les VCL comme équivalent à ce qu'on a défini comme classificateurs dans les langues orales (Allan, 1977). De plus, je montre comment, d'un point de vue théorique qui reconnait les caractéristiques des LS et en intègre les particularités (Bouchard, 2013; Rathman et Mathur, 2002) et sur la base des descriptions existantes des VCL (Dubuisson et al., 1999; Schembri, 2003), il est possible d'obtenir une description des VCL qui formalise des contraintes d'utilisation sans faire appel à des listes. Ma proposition comporte 3 classes de VCL (entités, préhension et STF) ainsi qu'une description unifiée de l'inventaire des CL
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Le discours direct en LSQ : un élément essentiel pour l'enseignant de la LSQ?Darren Saunders (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Les structures de discours direct (DD) dans les langues des signes (LS) ont fait l'objet de nombreuses descriptions : changement de rôle (Mandel, 1977; Padden, 1986), jeux de rôle (Loew, 1984), discours/action construits (Metzger, 1995), et reproduction (Ferrara & Johnston, 2014).
L'apprentissage de ces structures est traité comme une compétence de haut niveau par les manuels d'enseignement des langues des signes comme L2 (Mikos et al., 2001; Signature, 2014). Rentelis (2009) remarque que les locuteurs sourds natifs de la BSL utilisent ces structures moins souvent que les locuteurs sourds non natifs. Les données comparatives de Rentelis ne prennent pas en compte le temps de production des DD, leurs formes (explicite, réduite et subtile (Cormier et al., sous presse)) et leurs types (discours ou action rapportée). Nous proposons une analyse comparative des DD produites en LSQ par 3 types de locuteurs sourds : natifs de la LSQ (n=3), non natifs avec l'ASL comme L1 (n=3) et non natif avec le français comme L1 (n=3). Nous comparons la forme et la fréquence des DD produits par ces trois groupes dans 12 discours pour chacun d'eux, élicités à partir de stimuli neutres (n=6) ou emphatiques (n=6).
Contrairement aux conclusions de Rentelis, nos résultats préliminaires montrent que les locuteurs sourds natifs produisent davantage de structure de DD que ceux dont la LSQ est la L2. Nos conclusions nous permettront de préciser les variables à considérer dans l'enseignement des DD en LSQ L2.
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Effets des méthodes d'enseignement institutionnelles sur la production d'oralisations chez les aînés Sourds québécoisStéphanie Luna (UdeM - Université de Montréal)
En langue des signes québécoise (LSQ), des différences linguistiques entre les femmes et les hommes sourds, scolarisés par les institutions religieuses d'avant 1960, ont été révélées (Dubuisson et Grimard, 2006). L'hypothèse proposée pour expliquer ces variations est celle de l'exposition de ces groupes à des méthodes éducatives distinctes, notamment quant aux degrés d'enseignement en français oral. Compte tenu que les femmes sont davantage exposées au français que les hommes (Perreault, 2006) et qu'aucune information n'est disponible sur l'effet de ce contact linguistique sur leur production d'oralisations, ma question de recherche est la suivante : des différences d'oralisations existent-elles entre le discours des ainées sourdes et celui des aînés sourds québécois? Sachant que la présence d'oralisation est fortement liée au degré d'exposition à la langue orale environnante (Plaza-Pust et Morales-López, 2008), l'hypothèse proposée est que les productions des aînées sourdes seront davantage influencées par des caractéristiques du français que celles des aînés sourds. Je ferai l'analyse d'un corpus de LSQ issu de 24 aînés sourds. Les résultats préliminaires suggèrent que les femmes tendent à oraliser davantage (51% des signes) que les hommes (38% des signes). Ces résultats proposent une influence de l'éducation en français sur les productions des aînées. Cette recherche permettra notamment de mieux comprendre l'impact des choix didactiques sur la normalisation linguistique.
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Discussion
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Pause
Appartenances et expériences sourdes
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Le cinéma muet du 21e siècle : l'expérience de la surditéRuth Kitchen (EHESS - École des hautes études en sciences sociales)
Cette communication se lie à un projet financé par une bourse Marie Sklodowska-Curie. Il prend une approche théorique et éducationnelle à l'étude de la compréhension et des représentations sociales de la surdité à travers le cinéma du XXIème siècle. Seules deux études se sont intéressées au cinéma et à la surdité: Schuchmann (1988) et Jouannet (1999). Il n'y a pas d'ouvrage sur le cinéma du XXIème siècle. Le projet comble cette lacune.
Dans l'analyse, qui fera référence à trois films récents, le cinéma est objet et outil de recherche. Sorti en France en octobre 2014, The Tribe en langue des signes ukrainienne sans sous-titres a connu un succès appréciable. Bien que The Artist (2011) et Blancanieves (2012) ne représentent ni les sourds ni la thématique de la surdité, ils révèlent un nouvel intérêt porté au cinéma muet qui est plus accessible aux sourds. Peut-on parler d'une nouvelle ère du cinéma muet ? Quels en sont les enjeux?
Ce cinéma a trois caractéristiques – un intérêt pour la langue des signes comme langue de facto cinématographique ; pour la sophistication du langage visuel du cinéma muet, sa façon de «raconter une histoire par images » dit Pablo Berger, le réalisateur de Blancanieves ; et, pour la manière dont le cinéma muet joue avec l'expérience du son (bruits environnementaux et musique). S'appuyant sur des théories du son et du cinéma muet (Chion 2005, 2009 ; Marie 2005), cette communication démontrera comment le cinéma muet explore l'expérience de la surdité.
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Le réveil Sourd en France : quelle utilisation du modèle de Paddy Ladd?Laurine Groux-Moreau (University of Bristol)
Cette communication, en utilisant le modèle des neuf étapes de la « résurgence Sourde » développé par Paddy Ladd (2003) comme point de départ, cherche à examiner ce développement dans le contexte de la France, où il a été baptisé « le réveil Sourd » (Minguy, 2009).
Ajoutant au travail de Kerbourc'h (2012) qui s'inscrivait dans la tradition sociologique, cette étude développe une analyse du réveil Sourd via le cadre structurel et théorique développé par Ladd (2003), qui s'inscrit lui résolument dans la discipline des « Études Sourdes » telle que pratiquée au Royaume-Uni. Nous explorerons ainsi la façon dont laquelle les mouvements Sourds anglais et français ont certaines caractéristiques qui peuvent être mises en relation.
Grâce à une variété de sources primaires et secondaires, nous chercherons à examiner l'application de ce modèle dans un contexte culturel différent de celui dans lequel il a été développé. Chaque étape sera analysée, et les différences entre le Royaume-Uni et la France seront soulignées. De potentielles raisons pour ces divergences seront proposées.
Nous chercherons aussi à voir si le modèle de Ladd est en lui-même un outil complet et suffisant pour essayer de comprendre les expériences des communautés Sourdes dans une variété de contextes culturels.
Finalement, nous construirons un parallèle entre l'émergence du concept de Deafhood au Royaume-Uni et ceux de s(o)urditude et sourdisme en France.
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Technologies de communication d'hier et d'aujourd'hui : réflexions d'ainé-es Sourd-esLine GRENIER (UdeM - Université de Montréal), Véro Leduc (Université Concordia)
Nous proposons une réflexion exploratoire sur les intersections vieillissement-technologie- surditude à partir de 3 entrevues réalisées auprès de personnes âgées Sourdes dont nous avons rassemblé des extraits dans une vidéo de 10 minutes. Adoptant une posture critique face aux conceptions du vieillissement comme déprise, dépendance et déclin (Katz, 1996, Laliberté Rudman, 2006), et de la surdité comme manque et incapacité (Bauman et Murray, 2014, Ladd, 2003), notre recherche aborde les questions suivantes:
La tridimensionnalité des langues des signes facilitant la vidéo comme la forme courante de communication technologique, quels rapports des aîné-es Sourd-es entretiennent-ils aux dispositifs de communication par l'image (ex: Skype) et plus globalement, aux technologies de la communication?
Face aux développements technologiques d'aides à l'audition – considérés comme des avancées par le corps médical mais critiquées par nombre de Sourd-es qui y décèlent une tentative pour les convertir en entendant-es (Edwards, 2010) – quelles sont les réflexions des aîné-es Sourd-es, qui, au cours de la vie, en ont connu plusieurs?
Considérant les technologies comme l'une des médiations du vieillissement (Sawchuk, 2013) – un processus "pluriel" (Charpentier, et. al., 2010), vécu et performé différemment selon diverses identités sociales – quels en sont les défis et les singularités en tant que Sourd-e et ce, tout particulièrement à l'ère numérique?
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Où sont les intérêts en jeu concernant les études sourdes au Québec?Sylvie JUTRAS (UQAM - Université du Québec à Montréal), Geneviève Lepage (UQO - Université du Québec en Outaouais)
Selon une perspective cohérente avec la psychologie communautaire, cette communication propose un cadre réflexif sur les enjeux des études sourdes au Québec. Comme ailleurs, la plupart des jeunes sourds québécois grandissent dans une famille et une société majoritairement constituées d'adultes entendants. Cependant, cette majorité francophone est minoritaire en Amérique du Nord. Dans ce contexte, à toutes les étapes du processus de production des connaissances liées à la surdité, il importe de réfléchir sur les relations intergroupes et les idéologies d'acculturation. En effet, si ces aspects influencent l'élaboration des politiques, l'organisation des services et le développement psychosocial (Bourhis, 2001; Bourhis et al., 1997; Gaudet & Clément, 2009), ils influencent inévitablement les approches théoriques et méthodologiques adoptées en recherches et les conclusions avancées. Cette présentation analysera d'abord l'environnement dans lequel évoluent les personnes touchées par le fait sourd au Québec. Cela fera ressortir différents intérêts et enjeux liés à la répartition des pouvoirs et des ressources. Puis, des concepts clés de la psychologie communautaire seront présentés notamment la justice sociale et le développement du pouvoir d'agir. Par des exemples tirés d'un processus de recherche sur le bien-être des jeunes sourds (Jutras et al., 2005; Lepage, 2015), la présentation posera ainsi les balises d'un cadre plus favorable à l'essor des études sourdes québécoises.
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Discussion
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Dîner