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Informations générales

Événement : 81e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 600 - Colloques multisectoriels

Description :

Les études féministes au Québec ont contribué depuis leur émergence à enrichir le milieu québécois de la recherche et méritaient un thème fédérateur qui saurait rendre compte de cette expertise foisonnante. Le colloque « Féminismes en genre et en nombre » se veut donc un carrefour d’idées et de thèmes de recherche afin de témoigner de la richesse de la production scientifique des chercheures féministes. Il chapeautera des ateliers thématiques et des tables rondes autour des thématiques suivantes : division sexuelle du travail de soin et services sociaux, genre et médias, marché de l’emploi et rapports sociaux de sexe, violence sexuelles et conjugales, les maternités, féminisme et lesbianisme : divergences et convergences théoriques et politiques.

Ces thématiques ouvrent un espace large et ouvert de réflexions et de recherches, tout en ciblant des enjeux au cœur de la retraduction de la structure matérielle et symbolique de genre. La division sexuelle du travail productif et reproductif, les violences faites aux femmes, les contraintes à l’hétérosexualité, le pouvoir social et symbolique des médias sont, en effet, des points nodaux des rapports sociaux de sexe inégalitaires. Déjà objets de recherches depuis quelques décennies, ces thèmes sont maintenant revisités avec des outils théoriques et méthodologiques hérités des débats traversant le champ des études féministes. Notons, par exemple, ceux proposés pour penser la complexité des interactions entre les différentes formes d’inégalités sociales, l’imbrication des rapports de pouvoir et des discriminations.

Ce colloque sera l’occasion d’éclairer le foisonnement actuel des recherches sur les femmes, dans une perspective féministe ou présentant une analyse de genre. Des recherches diversifiées et actuelles qui se situent en continuité ou en rupture avec les héritages théoriques déjà nombreux en études féministes, ce qui favorise la poursuite de la réflexion et de la discussion.

Dates :
Responsables :

Programme

Communications orales

« Care » et corps

  • Mot de bienvenue
    Hélène Lee-Gosselin (Université Laval)
  • Les gardiennes du corps : femmes et soins dans la France des 18e et 19e siècles
    Séverine Parayre (Université Catholique de Paris)

    Notre étude a porté sur les soins donnés au corps de l'enfant dans les établissements scolaire français aux XVIIIe et XIXe siècles. Nous avons alors recherché les préoccupations lors de maladies, d'épidémies, de désagréments physiques et les acteurs mobilisés dans l'intervention et les soins. Notre corpus a comporté trois sortes d'établissements, salles d'asile (petite enfance), enseignement primaire et secondaire pour filles et garçons. Nous avons comparé les pratiques du « prendre soin » à travers ces deux siècles, leur évolution, et avons été amenée à étudier l'engagement des femmes non négligeable dans les soins du corps. La femme est habituée de longue date à s'occuper du corps, elle prend la plupart du temps soin des corps de la famille (celui du mari, des enfants, des parents) et elle est a aussi en charge l'éducation de la petite enfance et des filles. Nous reviendrons dans la présente communication plus en détails sur les définitions et variations du « prendre soin » aux XVIIIe et XIXe siècles, sur les implications et actions spécifiques des femmes dans l'attention quotidienne au corps et la propagation des pratiques sanitaires. Quatre catégories de femmes feront l'objet de notre présentation, la mère, l'institutrice, la gouvernante et la garde-malade. Si le médecin demeure un référent indispensable établissant le diagnostic, des archives (lettres et écrits notamment), montrent la place prise par la femme en tant que soignante et garante du bien-être.

  • Engagement social et division sexuelle du travail dans le champ des services : les réseaux d'œuvres des religieuses dans la ville de Québec, 1850-1950
    Johanne Daigle (Université Laval)

    Cette communication aborde la question de l'engagement social des religieuses dans le champ des services sociaux québécois pour la période industrielle (1850-1950). Elle vise à saisir les logiques sous-jacentes à la constitution et à l'expansion des réseaux d'œuvres qui introduisent des vecteurs peu connus de la division sexuelle du travail social. Dans un espace délimité à la région de Québec, nous examinons l'émergence à partir de 1850 des congrégations spécialisées dans les services sociaux sous la coupe des autorités ecclésiastiques masculines. Elles développent leurs propres créneaux d'intervention en fonction de leurs origines et de leurs missions particulières mais aussi de la manière dont elles se taillent une place dans l'espace de la cité. Au terme des années 1950, les religieuses sont progressivement dépossédées de leurs réseaux d'œuvres, vouées à disparaitre avec la sécularisation et l'étatisation des services sociaux. Ces dynamiques complexes du champ social et les formes diversifiées d'engagement des religieuses auprès de populations cibles s'inscrivent dans les limites du genre sexuel. À travers les trajectoires et réseaux d'œuvres des Sœurs de la Charité de Québec, des Sœurs du Bon-Pasteur de Québec et des Petites Franciscaines de Marie, nous discuterons de la relative autonomie des religieuses amenées à combler les lacunes de la protection sociale et des infrastructures déficientes en ce qui concerne l'éducation des filles et la protection des femmes.

  • Pause
  • Sciences sociales et services sociaux laïques à Québec entre 1940 et 1970 : sociohistoire d'une hiérarchie genrée des savoirs et des pratiques
    Hélène Charron (Université Laval)

    L'histoire de la sociologie et du travail social est révélatrice de certaines modalités de la réorganisation de la hiérarchie de genre lorsque les femmes sont admises dans les universités. D'abord pensés conjointement comme des disciplines théoriques et pratiques, la sociologie et le service social se distinguent progressivement en suivant l'opposition entre théorie et pratique qui recouvre en partie celle entre le général et le local ou encore l'universel et le spécifique. Ce processus de différenciation hiérarchique s'opère également dans chacune des disciplines selon un axe de genre.

    Cette communication présentera, notamment à partir des cas comparés de Fernand Dumont et de Simone Paré à l'Université Laval, quelques aspects de cette hiérarchisation genrée des savoirs en sciences sociales. Elle défendra que cette hiérarchie genrée ne traduit pas une inégale qualité scientifique des recherches, mais plutôt des perspectives scientifiques différentes, résultant de positions sociales différenciées. Activement impliquées dans l'émergence des services sociaux laïques dans la ville de Québec après la Deuxième Guerre mondiale, les chercheuses en service social ancrent leurs recherches scientifiques dans l'espace local où elles s'investissent. A l'inverse, les recherches en sociologie se dégagent progressivement d'une approche monographique et descriptive du travail scientifique et privilégient des réflexions théoriques dont le caractère situé est de plus en plus occulté.

  • « L'accouchement est une fête qui nous appartient » (C. Lord, 1975). L'enfantement dans un Québec moderne, de 1950 à nos jours
    Andrée Rivard (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    Durant la seconde moitié du XXe siècle, l'intensification de la médicalisation de la naissance transforme radicalement l'expérience de la mise au monde. Dès 1950, la majorité des enfantements se déroulent à l'hôpital selon le modèle de l'accouchement dirigé basé sur l'usage d'une panoplie de médicaments, de soins et d'interventions obstétricales. L'esprit réformiste de la Révolution tranquille frappe aussi de plein fouet l'enfantement. La naissance est dès lors dominée par un appareil médico-étatique qui la gère à sa façon selon un objectif de rationalisation et dans l'intention de la rendre « sans risque », ou presque. En parallèle, apparaît une nouvelle sensibilité féminine à l'égard de l'accouchement considéré comme un moment-clé de l'existence qui se doit d'être vécu en toute lucidité (sans drogues) et dans la joie. Une conscience accrue des risques engendrés par la médicalisation, au plan de la santé physique et mentale, donne lieu à partir des années 1970 à un mouvement inédit d'affirmation des droits des femmes enceintes par rapport à un système qui récuse leur autonomie et marginalise leurs désirs personnels. Ce mouvement de conquête est toujours en cours.

  • Discussion
  • Pause

Communications orales

Genre et médias

  • Journalisme sportif : de la féminisation des effectifs à la légitimité du féminin
    Marilou St-Pierre (Université Concordia)

    Le journalisme sportif est l'un des derniers bastions masculins du champ journalistique. En effet, les femmes ne représentent qu'environ 10 % des effectifs rédactionnels dédiés au sport, alors qu'en 2006, près de 45 % des journalistes recensés au Québec était des femmes. La féminisation des effectifs, c'est-à-dire le nombre de femmes dans la profession, ne suit donc pas la même progression dans le domaine du sport que pour l'ensemble de la profession. Mais la féminisation du journalisme n'est pas seulement relative aux effectifs. Il s'agit également de changements à l'intérieur même des pratiques professionnelles, alors que des caractéristiques associées traditionnellement au féminin deviennent parties prenantes des pratiques quotidiennes. Mais qu'en est-il du féminin dans un milieu traditionnellement masculin comme l'est le journalisme sportif, où la masculinité est érigée comme la norme dominante? Dans le cadre de ma communication, je souhaite donc m'intéresser à la question de la légitimité du féminin, tel que sous-entendu par la division arbitraire induite par le système de genre, dans le sous-champ journalistique du sport. Plus précisément, je propose d'interroger la légitimité des journalistes sportives dans leur milieu de travail et dans leur interaction avec les sportifs.

  • Le genre et les médias : la Société Radio‑Canada et la production de l'émission Femme d'aujourd'hui (1965-1982)
    Laurie Laplanche (Université Laval)

    Cette communication cherche à démontrer l'utilité du concept de genre pour étudier l'histoire des médias au Québec. À cette fin, j'analyserai la structure de la Société Radio‑Canada (SRC) à l'époque de la diffusion de Femme d'aujourd'hui (1965-1982), une émission de télévision relevant alors du Service des émissions féminines de la société d'État. En retenant la définition selon laquelle le genre est un principe de division du monde qui institue le sexe et fonde des rapports de pouvoir en opposant et hiérarchisant ce qui est perçu masculin et féminin, je démontrerai comment les industries médiatiques participent à la (re)production et la transformation des normes définissant la féminité et la masculinité. En m'appuyant sur l'examen de sources inédites, soit les notes de services rédigées par les membres de l'équipe de production de Femme d'aujourd'hui, j'explorerai comment les valeurs, les normes, les qualités, les capacités et les attentes associées à la féminité et la masculinité ont fait partie intégrante de processus décisionnels plus larges à l'œuvre àla SRC, ce qui provoqué des tensions/négociations tout au long du processus de production de l'émission. Je souhaite ainsi nuancer les perspectives qui soutiennent que l'accroissement des effectifs féminins dans les médias entraîne nécessairement des changements majeurs dans les pratiques en faveur des femmes.

  • Les médias et la discrimination contre les femmes : un conflit non résolu entre égalité et liberté d'expression
    Rachel Chagnon (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Le Canada reconnaît le droit à l'égalité entre les femmes et les hommes. Il reconnaît aussi le droit à la liberté d'expression des médias radio et télé. Afin de garantir le droit à l'égalité, on a voté des lois, les chartes, qui visent entre autres à garantir le droit des femmes à ne pas subir de discrimination. Afin de garantir l'indépendance des médias, on a mis en place des organismes autorégulés qui, seuls, ont un droit de regard sur les contenus médiatiques radio et télé. Finalement, afin de lier les deux, le gouvernement fédéral a confié à ces organismes le soin de contrôler la mise en œuvre du droit à l'égalité dans les médias. Dans notre présentation, nous ferons, à partir d'un corpus de décisions recensées, un portrait de la mise en œuvre du droit à l'égalité entre les femmes et les hommes dans les médias radio et télé au Canada. Nous verrons comment la question de la discrimination perd à être traitée par des organismes non judiciaires.

  • Discussion

Communications orales

Violence, violence sexuelle et industrie du sexe

  • Le continuum des violences basées sur le genre dans les trajectoires migratoires des Colombiennes réfugiées en Équateur
    Isabelle Auclair (Université Laval)

    Selon l'endroit où l'on naît, le genre auquel on appartient ou la classe sociale dont on est issu, la capacité de traverser une frontière et de s'établir dans un pays étranger diffère. La migration internationale, qui est une expérience centrale et de plus en plus féminisée de la mondialisation, semble fortement structurée par les rapports de genre qui peuvent faciliter ou limiter la trajectoire. En effet, de nombreuses recherches attirent l'attention sur la vulnérabilité différenciée des femmes dans les processus de recrutement, de déplacement et de passage des frontières. Les migrantes se voient ainsi confrontées à de plus grands risques d'êtres victimes de différents types de violences (institutionnelles, symboliques, structurelles, physiques, psychologiques, sexuelles, …). Comme le soulèvent les auteures adoptant une approche féministe : ces actes violents ne sont pas des cas isolés et doivent être compris dans le contexte global dans lequel ils s'inscrivent. Dans cette perspective, cette présentation s'intéressera à l'importance de l'interaction des différentes sphères d'inégalités sociales dans la production et la transformation des formes de violences basées sur le genre vécues par les déplacées colombiennes tant dans la phase pré-départ, dans l'étape de déplacement que lors de leur insertion dans le pays voisin où elles cherchent refuge : l'Équateur.

  • Les poursuites civiles intentées par les victimes de violence sexuelle et conjugale : quelle pertinence ?
    Louise Langevin (Université Laval)

    Le recours au droit et au système judiciaire par les chercheures et les militantes féministes est paradoxal : le droit joue à la fois le rôle de l'accusé et de l'accusateur, il est le problème et la solution. Le système juridique, comme d'autres institutions, maintient et reproduit les rapports de domination entre les hommes et les femmes.

    Au Canada et au Québec, les poursuites civiles intentées par les victimes de violence sexuelle et conjugale sont de plus en plus fréquentes depuis le début des années 1990. Certaines militantes féministes ont remis en question leur pertinence. D'autres ont suggéré de meilleurs régimes étatiques de compensation. J'analyse les arguments en faveur et contre de telles actions qui visent à compenser les victimes. Ces actions peuvent promouvoir l'agentivité des femmes, leur donner la parole et leur permettre de participer à la réforme du droit. Le droit et l'utilisation du système judiciaire par les femmes peuvent faire avancer leurs revendications, malgré des revers cuisants dans certains cas. Les avancées juridiques pour les femmes ne sont pas toujours linéaires. Évidemment, le droit n'est qu'un des outils de changement social.

  • Discussion
  • Pause
  • À l'aide ! L'expérience de femmes en processus de sortie de la prostitution
    Laurence Fortin-Pellerin (Université d’Ottawa), Ariane Vinet-Bonin (Université Laval)

    Diverses contraintes empêchent les femmes de sortir de la prostitution, les poussant à rechercher une aide extérieure. Cette aide se faisant rare, peu accessible et souvent inadaptée à leurs besoins, des organisations québécoises communautaires et publiques développent actuellement des interventions d'aide à la sortie de la prostitution. Afin de les soutenir, l'expérience que font ces femmes des diverses interventions qu'elles reçoivent gagnerait à être étudiée davantage. La présentation s'appuie sur deux recherches en cours menées à ce sujet auprès de femmes en processus de sortie de la prostitution au Québec. Dix-huit entrevues individuelles approfondies ont été effectuées et ont fait l'objet d'une analyse de contenu qualitative. Nous discuterons à la fois des expériences d'interventions ayant entravé et facilité le processus de sortie de la prostitution des participantes. Nous aborderons les interventions invitant les femmes à s'adapter à la prostitution, c'est-à-dire à y demeurer tout en en subissant moins certaines des conséquences (ex. distribution de préservatifs en prévention des ITSS). Nous traiterons également - toujours à partir du récit des participantes de leur expérience - des interventions réduisant ou éliminant les contraintes (physiques, économiques, émotives, sociales, etc.) à la prostitution. Nous espérons que ces résultats alimentent le développement d'interventions contributives d'une vie libre de prostitution pour les femmes.

  • Le dispositif de violence à l'œuvre dans la traite des femmes à des fins d'exploitation sexuelle
    Lyne KURTZMAN (UQAM - Université du Québec à Montréal), Sandrine Ricci (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Au Québec comme ailleurs, à un niveau local ou international, la traite des femmes à des fins d'exploitation sexuelle a pour objet d'approvisionner un marché prostitutionnel qui se fonde sur la demande croissante — essentiellement masculine — pour des corps féminins et du sexe exotique, au prix le plus bas. Notre communication expose trois dimensions clés du dispositif de violence à l'œuvre dans ce type de traite humaine : la culture de banalisation de la marchandisation du corps et de la sexualité des femmes ; la question du pseudo-consentement des femmes prostituées et l'industrie du sexe comme manifestation exacerbée de la violence patriarcale. Il ressort que, prenant appui sur le capitalisme et sur les différents rapports de pouvoir à l'œuvre dans nos sociétés, un tel commerce est à inscrire comme l'une des modalités dont se sert le patriarcat pour se recomposer.

  • Discussion

Cocktail

Lancement

Communications orales

Équité : défis et perspectives

  • Mot d'ouverture
    Hélène Lee-Gosselin (Université Laval)
  • La Loi sur l'équité salariale au Québec : défis et grandes étapes à venir au cours des prochaines années
    Marie Rinfret (CES - Commission de l'équité salariale)

    Voir à l'application rigoureuse de la Loi sur l'équité salariale au Québec pose de nombreux défis. La Commission de l'équité salariale assume cette responsabilité en offrant des services adaptés à ses différentes clientèles, notamment grâce au travail en partenariat avec les associations patronales, syndicales et les groupes de femmes. La mise en place récente d'un outil de reddition de compte, la relance d'un programme de vérification et la préparation d'un rapport sur la mise en œuvre de la Loi attendu en 2019 constituent quelques-uns des jalons importants pour les années à venir.

  • L'équité salariale : une question d'équilibre ?
    Esther Déom (Université Laval)

    Après une phase d'implantation de l'équité salariale, plus ou moins complétée, les efforts se portent surtout sur le maintien de l'équité atteinte en tout, ou en partie. À l'époque de l'adoption de la Loi sur l'équité salariale, les préoccupations pour le maintien ne représentaient malheureusement pas un enjeu important puisque tous les efforts étaient dirigés vers l'adoption de la loi. Toutefois, l'éradication permanente de la discrimination salariale basée sur la sous-évaluation des emplois féminins a toujours été l'objectif poursuivi par la Loi. Des amendements portant sur la phase de maintien ont été apportés en 2009 à la Loi sur l'équité salariale. Ces modifications sont-elles de nature à garantir que l'équité atteinte sera maintenue ?

  • Pause
  • Équité salariale – Bilan : progrès et espoirs déçus
    Dominique Delorme (Syndicat canadien de la fonction publique)

    Les résultats des démarches initiales d'équité salariale ont certes permis de corriger une partie de l'écart salarial constaté entre les hommes et les femmes. Et ces ajustements salariaux ont eu des conséquences positives sur d'autres conditions de travail déjà établies dans l'organisation. Les amendements législatifs sur le maintien ont toutefois assoupli les règles à certains égards. Quels sont les difficultés et les principaux obstacles auxquels font face les salariées pour obtenir une rémunération juste et équitable ?

  • Relever les défis de l'équité professionnelle : l'accès et le maintien des femmes aux emplois majoritairement masculins au Québec
    Anick Druelle (Conseil d'intervention pour l'accès des femmes au travail)

    Dans cette communication, nous présenterons les défis à relever par divers acteurs au Québec afin d'assurer l'accès et le maintien des femmes aux emplois majoritairement masculins : 1) intéresser les femmes à une diversité de choix de formation professionnelle et technique; 2) lutter contre la discrimination, le harcèlement et les préjugés à l'embauche et en emploi notamment avec des mesures d'accès à l'égalité efficaces et des mesures de conciliation famille-travail; 3) assurer le maintien des femmes dans ces emplois par l'adoption de mesures préventives par les employeurs et les syndicats, et l'accès à des recours efficaces en cas de violations des droits des travailleuses. Dans ce dossier, il n'y a pas de remèdes que l'on appliquerait une fois pour toutes, il faut plutôt reconnaître qu'il s'agit d'un travail de longue haleine, qui requiert une attention soutenue et l'engagement concerté des divers acteurs en présence.

  • Discussion

Communications orales

Travail et emploi

  • De l'égalité professionnelle aux professionnel-le-s de l'égalité : une contribution au renouveau des perspectives de recherche sur genre et travail/emploi
    Soline Blanchard (Université de Toulouse)

    Les recherches sociologiques menées, en France, depuis près de 60 ans, sur la thématique « genre et travail/emploi » sont marquées par une série de glissements : de la condition féminine au travail au travail des femmes et à la division sexuelle du travail, puis aux mécanismes de différenciation sexuée sur le marché du travail et de l'emploi, dans les entreprises/organisations. Plus récemment, se développent des travaux sur la mise en œuvre de l'égalité comme travail, notamment via l'étude des associations de défense de la cause des femmes. Cette communication se propose de montrer le caractère heuristique d'un tel glissement de perspective à travers le cas de l'émergence et de la structuration de l'espace de l'accompagnement à l'égalité professionnelle. À partir d'un matériau varié (expérience personnelle, productions « indigènes », observations, entretiens), il s'agit d'analyser trois dynamiques à l'œuvre depuis les années 1960 : l'institutionnalisation d'une cause (la cause des femmes dans le travail et l'emploi), la marchandisation et la professionnalisation d'une activité émergente (l'offre de services de type formation, conseil, évaluation, etc., en matière d'égalité professionnelle). Trois dynamiques spécifiques et imbriquées, dont l'articulation suscite de vives tensions et de nombreux arrangements pour les actrices (et acteurs) impliqué-e-s. Des tensions et arrangements qui sont eux-mêmes révélateurs de certains enjeux contemporains posés au féminisme.

  • La pertinence d'explorer l'expérience de l'intégration socio-professionnelle : le cas des femmes immigrantes hautement scolarisées d'origine maghrébine à Québec
    Carol-Anne Gauthier (Université Laval)

    Depuis 1990, le Québec mise sur l'immigration de personnes hautement qualifiées afin de palier le vieillissement et les pénuries de main-d'œuvre dans certains secteurs. Cela s'est traduit notamment par un influx important de personnes francophones provenant du Maghreb. Malgré leur sélection sur la base de leurs qualifications élevées, leur francisation et donc, de leur « potentiel élevé d'intégration », ces personnes demeurent particulièrement désavantagées sur le marché du travail Québécois, et ce, surtout les femmes. Les obstacles qu'elles vivent incluent la non-reconnaissance des diplômes et de l'expérience acquis à l'étranger, l'inégalité dans la répartition des tâches ménagères et familiales, les stéréotypes et les préjugés, ainsi que le manque d'accès à certains réseaux sociaux. Dans le cadre de cette communication, nous proposons d'abord d'examiner comment ces obstacles et les inégalités qui en résultent sont vécus par les femmes immigrantes hautement qualifiées d'origine maghrébine à Québec. Ensuite, nous discuterons plus particulièrement du rôle des réseaux sociaux dans leur parcours, au plan des opportunités, des contraintes et des stratégies face à l'intégration en emploi.

  • Trajectoires de femmes dans l'univers des petits boulots domestiques : un révélateur de la segmentation du marché de l'emploi au Québec dans la deuxième moitié du 20e siècle
    Catherine Charron (Université Laval)

    Depuis un demi-siècle, au Québec comme ailleurs en Occident, le marché du travail s'est considérablement transformé et complexifié. Parmi les phénomènes socio-économiques majeurs ayant contribué à ces transformations, il y a certainement la généralisation du travail salarié des femmes. Dans les dernières décennies, en outre, l'effritement du modèle fordiste et la multiplication des formes « atypiques » d'emploi figurent parmi les principaux mécanismes producteurs d'inégalités sociales. À ce chapitre, la fragmentation des marchés du travail, opérant une reconfiguration hiérarchisée des places et des statuts, témoigne d'un déplacement plutôt que d'un effacement de la division sexuelle du travail.

    Alors que se développe un marché diversifié de services domestiques privés, un certain nombre de femmes sont de plus en plus confinées à ces emplois déqualifiés et précaires. Résultat d'une convergence entre des politiques publiques et les « forces du marché », la construction d'un « secteur » domestique donne lieu à l'apparition d'une nouvelle classe de servantes. À partir des résultats d'une enquête orale auprès de femmes ayant expérimenté différentes formes de travail domestique rémunéré, je me propose d'examiner dans cette communication quelques-uns de ces mécanismes à l'œuvre à l'échelle biographique.

  • Discussion
  • Pause

Panel / Atelier

En genre et en nombre : la recherche féministe (atelier du ReQEF)

Participant·e·s : Alexa Conradi (FFQ - Fédération des Femmes du Québec), Francine Descarries (UQAM - Université du Québec à Montréal), Alice Lepetit (FFQ - Fédération des Femmes du Québec), Sandrine Ricci (UQAM - Université du Québec à Montréal)